Alamut (Iran 2)

Voilà, je l’avais “promis” à la masse informe de mes lecteurs assidus. Quelques photos d’Alamut ! Comme d’habitude, il importe de présenter quelque peu le contexte avant de se lancer dans cette aventure !

De retour de notre périple aux confins de l’histoire et du désert iranien, sur ce plateau balayé des vents et des empires, nous sommes revenus à Téhéran juste avant le weekend. L’idée était de profiter de cette pause hebdomadaire de mon père pour partir avec lui et quelques uns de ses charmants collègues à la découverte des montagnes du nord-ouest de Téhéran.

Alamut, c’est le nid d’aigle de Hassan Sabah, le berceau des Hashishin, légendaires meurtriers de la “sectes” des Ismaëlites. Les légendes sont légions sur cette région désertique qui ne se laisse capturer par de simples vérités historiques et factuelles. La réalité est plus belle dans la légende, elle y atteint une épaisseur délicieuse où l’imagination peut se vautrer dans la dépravation de l’extraordinaire. Tout le monde a entendu parler des Assassins, drogués jusqu’au bout du neurone et prêt à tout pour pouvoir retourner auprès de leur maître, dans les jardins de plaisirs et de paradis qui enflamment les rêves des occidentaux blasés par la norme de leur société rigide. Le mystique attire, le mystérieux encense.

C’était donc une bonne idée d’aller voir le lieu de cette exaltation poétique où le danger le plaisir et la beauté se fondent dans un mythe oriental. La chute est rude pour une légende et le nid d’aigle n’est plus que ruines, rasées par l’histoire, les armées et les désillusions. C’est un cadre magnifique. Seul un tel paysage où la grandeur le dispute au magnifique, où l’hyperbole se ridiculise et le rythme ternaire s’impose au discours pouvait générer autant de supputations alléchantes.

On roule au rythme des voitures, naviguant à flanc de collines, le nez au vent et la joue rafraîchie. On monte aux sommets pour plonger dans des gorges profondes. Du désert aux montagnes abruptes, des gorges aux plateaux, des falaises aux oasis, du sec à la Caspienne.

Merci à Pierre qui a pris la plupart des photos avec son œil aiguisé et sa sensibilité picturale. Alamut 1 Alamut 2 Alamut 3 Alamut 4 Alamut 5 Alamut 6 Alamut 7 Alamut 8 Alamut 9 Alamut 10 Alamut 11 Alamut 12 Alamut 13 Alamut 14 Alamut 15 Alamut 16 Alamut 17 Alamut 18 Alamut 19 Alamut 20 Alamut 21 Alamut 22 Alamut 23 Alamut 24 Alamut 25 Alamut 26 Alamut 27 Alamut 28 Alamut 29 Alamut 30 Alamut 31 Alamut 32 Alamut 33

 

 

Iran

Ca faisait longtemps que j’avais promis la mise en ligne d’images d’Iran… En fait c’est un pays où seules les images ne peuvent suffire, mais il en va de même pour les mots. Pays de paradoxes comme je n’en avais vu nulle part : pays religieux où il semble que les gens se détournent de la religion, régime liberticide où la parole se libère, pays voilé qui se découvre la tête à la première occasion, régime patriarcal où les filles vous interpellent. Je n’y suis pas resté longtemps mais en ce temps si court j’ai été subjugué par tous ces paradoxes, ces jeux entre légalité et vie. Ca force l’admiration de voir autant de vie dans un pays où la tristesse opprime. Mais c’est aussi triste de voir toute cette puissance de vie écrasée par une idéologie religieuse qui rejette la joie et interdit le plaisir. Mais on dirait bien (et puis ça m’arrange parce que je le pensais déjà) que les êtres humains ont besoin d’envies et de joies, de plaisirs et d’excès. La contestation est déjà dans la subversion du mode de vie. Quand les seuls lieux de socialisations autorisés sont les centres commerciaux, il est bon de voir les gens se rebeller silencieusement et d’aller en montagne boire de la vodka, d’écouter de la musique chantée par des femmes ou du rap dans le taxi. Ces choses simples qui sont interdites. Quand on les fait, on enfreint la loi mais la loi, surtout dans son absurdité, est là pour est enfreinte.

Bref, il faut y aller pour voir, c’est différent de ce qu’on nous en dit. C’est différent de ce que j’en dis.

Rien que pour l’esthétique, si jamais vous n’aimez pas les gens (pauvres de vous) ni les cultures (idiots que vous êtes), les paysages sont à la fois exotiques pour les habitués des climats tempérés mais en plus emprunts de grandeur dans leur immensité. L’architecture est parfois de mauvais goût (comme partout, mais surtout à Téhéran) mais parfois d’une complexité dans le détail tout à fait impressionnante.

Pour faire court avant les photos, je mets un peu notre trajet familial : Téhéran quelques jours chez les parents, Yazd puis Shiraz puis Isfahan, de nouveau Tehran une soirée avant de repartir à trois voitures vers Alamut pour un long weekend puis ce fut le retour en France… (Les photos sur le trip à Alamut viendront bientôt !)

(NB : Toutes les photos ne sont pas de moi, bien qu’elles viennent toutes de mon appareil : merci beaucoup à Philémon, Arthur et Natalie pour avoir capturé une partie de ces images !)

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