Voilà, je l’avais “promis” à la masse informe de mes lecteurs assidus. Quelques photos d’Alamut ! Comme d’habitude, il importe de présenter quelque peu le contexte avant de se lancer dans cette aventure !
De retour de notre périple aux confins de l’histoire et du désert iranien, sur ce plateau balayé des vents et des empires, nous sommes revenus à Téhéran juste avant le weekend. L’idée était de profiter de cette pause hebdomadaire de mon père pour partir avec lui et quelques uns de ses charmants collègues à la découverte des montagnes du nord-ouest de Téhéran.
Alamut, c’est le nid d’aigle de Hassan Sabah, le berceau des Hashishin, légendaires meurtriers de la “sectes” des Ismaëlites. Les légendes sont légions sur cette région désertique qui ne se laisse capturer par de simples vérités historiques et factuelles. La réalité est plus belle dans la légende, elle y atteint une épaisseur délicieuse où l’imagination peut se vautrer dans la dépravation de l’extraordinaire. Tout le monde a entendu parler des Assassins, drogués jusqu’au bout du neurone et prêt à tout pour pouvoir retourner auprès de leur maître, dans les jardins de plaisirs et de paradis qui enflamment les rêves des occidentaux blasés par la norme de leur société rigide. Le mystique attire, le mystérieux encense.
C’était donc une bonne idée d’aller voir le lieu de cette exaltation poétique où le danger le plaisir et la beauté se fondent dans un mythe oriental. La chute est rude pour une légende et le nid d’aigle n’est plus que ruines, rasées par l’histoire, les armées et les désillusions. C’est un cadre magnifique. Seul un tel paysage où la grandeur le dispute au magnifique, où l’hyperbole se ridiculise et le rythme ternaire s’impose au discours pouvait générer autant de supputations alléchantes.
On roule au rythme des voitures, naviguant à flanc de collines, le nez au vent et la joue rafraîchie. On monte aux sommets pour plonger dans des gorges profondes. Du désert aux montagnes abruptes, des gorges aux plateaux, des falaises aux oasis, du sec à la Caspienne.
Merci à Pierre qui a pris la plupart des photos avec son œil aiguisé et sa sensibilité picturale.