Santiago

Alors aujourd’hui je vais essayer de vous parler un peu de Santiago puisque, au final, c’est quand même là que j’habite !
Alors Santiago, c’est une super grande ville (bon ptêt pas comme Teheran mais bon) où habitent environ 36% de la population du pays. Cette ville est très plate, marquée à certains endroits par des “cerros”, des collines. En fait il y en a surtout deux : le Cerro Santa Lucia et le Cerro San Cristobal. Le Cerro Santa Lucia a été transformé en parc avec un petit musée sur la culture Mapuche. C’est un joli parc, qui monte sur cette coline escarpée. Le visiteur doit monter des escaliers plus ou moins louches jusqu’en haut de la colline où trônent les ruines d’un fort. C’est un parc qui est très joli, vraiment, avec des fontaines, des arches anciennes, des beaux arbres. Ce cerro est entouré de hauts immeubles plus ou moins modernes, des tours de verre et d’aciers qui forment le centre ville. Le Cerro San Cristobal, lui est beaucoup beaucoup plus grand. Il se situe dans une partie nord-est de la ville, à peut-être 30 minutes de marche du centre ville. Je ne suis pas encore allé tout en haut mais c’est au sein de cette colline qu’on avait fêté l’anniversaire de Gustavo lors de mon arrivée dans ce pays. C’est donc une colline allongée en forme de colonne vertébrale qui remonte à la fin pour culminer avec une statue (probablement un Christ sauveur) qui essaye d’écraser la ville de sa superbe. Tout le Cerro a été transformé en énorme parc où les santiaguinos vont faire du sport. La ville est aussi traversée par le Rio Mapocho, une espèce de torrent qui insulte le nom de rivière. C’est un cour d’eau d’un marron opaque et homogène qui est tout sauf attractif. Au moins il pue moins que les rivières kathmandouïtes.
Santiago est en fait un rassemblement d’un peu plus d’une trentaine de communes qui ont été peu à peu happées dans l’urbanisation galopante de l’agglomération. Il s’ensuit des situations urbaines absurdes : mon quartier (Barrio Brasil/Barrio Yungai) est très proche du centre ville mais en est coupé par un énorme périphérique enfoncé dans le sol ; lorsque l’on va vers Ñuñoa, depuis le centre ville, on passe par une espèce de zone d’activités (industrielles et commerciales) telle qu’on les connaît en France, marquée par la vente de voiture et ce type d’activités. Bon je ne connais pas tout Santiago, en vrai, je me cantonne quand même souvent à une zone qui s’étend à une heure de marche autour du centre ville. La constitution de la ville, en différents “barrios”, des quartiers, fait qu’il y a différents espaces ayant des identités très différentes.
Le centre ville, tout d’abord, est fait un peu à l’américaine (enfin je ne suis jamais allé aux Etats-Unis mais j’imagine ça comme ça) : un rassemblement de grattes ciels qui tendent tous vers une même esthétique faite d’acier et de verre. Les rues sont néanmoins large, boisées avec un petit air frais qui, sous le chaud soleil de l’été chilien donne un vrai goût de vacances. Par contre, ça donne aussi envie d’aller dans une belle campagne boisée, chaude avec un beau ruisseau pour s’y rafraîchir, mais je n’ai pas encore trouvé cela par ici… Au centre de ce centre ville, il y a la Place des Armes (centre ville névralgique de toutes les villes coloniales d’Amérique du Sud) bordée par l’inévitable cathédrale d’un côté des des bâtiments qui font vieux tout autour. Juste au nord de ce centre ville, presque au bord du Rio Mapocho, il y a le marché central où les mères d’origine normando-bretonne se régaleraient tant ça croule sous les poissons et autres mollusques, bestioles honnies habitant les tréfonds de l’empire sous-marin. A côté il y aussi le Marché aux végétables et aux fruits.
Entre le centre-ville et le Cerro San Cristobal, sur la rive nord du rio Mapocho, il y a le Barrio Bellavista. Vous êtes là dans le quartier branchouille de Santiago. Il y a autant de bars que d’habitation. Il y en a pour tous les goûts d’ailleurs : des rades, des chers, des moins chers, des à musiques, des très yankee… C’est dans ce quartier, formé de maisons plutôt basses, que j’ai failli habiter. Plus vers l’est, on arrive vers Providencia, le quartier où habite Alice. C’est un quartier très bourge, très propre, bien rangé, avec de belles boutiques de luxe. Il y a quelques bars et aussi des restaurants qui sont bon paraît-il… L’ambassade de France et l’Institut Français.
Mon quartier, parce que c’est bien ce que c’est non ? Mon quartier, donc, se situe plus à l’ouest du centre-ville, de l’autre côté de cette balafre hideuse faite pour l’individualisme forcené de la culture de la voiture. Ce quartier est le dernier qui soit un tant soit peu “typique” de Santiago. Il s’étend sur deux Barrios, Barrio Brasil puis Barrio Yungai. Il est bordé à l’ouest par un grand parc qui s’appelle Quinto Normal. C’est un quartier de maisons assez basses, vieilles, jolies, parfois peintes. Les rues sont toutes perpendiculaires. Il y a des arbres. C’est un quartier très revendicatif, revendicatif de son identité, contre l’avarice des promoteurs immobiliers sans scrupules qui bavent d’envie devant cet espace juteux jouxtant le centre ville. Ils voudraient faire une continuité esthétique avec le centre-ville. une sorte de fleuve de gratte-ciels allant du nord-est de Providencia jusqu’à ce Barrio, un fleuve rivalisant de laideur avec le Rio Mapocho, pitoyable dans sa nullité. Ce dernier bastion de la vie agréable de quartier est parsemée de maisons abandonnées, certaines détruites par le tremblement de terre, il y a parfois des verrues qui s’élèvent déjà. Il y a aussi de nombreux bars et restaurants, faisant la nique au Barrio Bellavista même si ce n’est pas aussi branchouille. C’est un quartier de gauchistes, anars et autres coco qui taguent les rues, qui peignent les têtes de Victor Jarra et de Violetta Para, figures de la culture bouillonante de l’avant-dictature, figures de légendes d’une époque plus clémente, moins individualiste, un âge d’or du Chili, perdu à jamais dans l’horreur de la geste militaire pinochetiste.

1. La Moneda 2. Parc Moneda 3. Alameda 4. Santa Lucia 1 5. Vue du haut du cerro 6. La ville due du haut 7. Chris 8. Santa Lucia 2 9. Parc Bella Artes 10. Police 11. fin du CBD 12. Balafre centrale 13. Pitite église 14. Street Art Brasil 15. Rues Barrio Brasil 16. Maison Brasil 17. Plaza Brasil 18. Street art Yungai 19. Where are we ? 20. Ils sont partout 21. Street art Yungai 22. And again 23. Still 24. Vive le quartier 25. Ma rue 26. Rue Barri Yungai

Installation

Voilà, je suis donc installé à Santiago, adieu la vie à Valparaiso. D’après tout ce que l’on m’a dit, c’est plus intelligent de vivre à Santiago pour ma recherche, il y aura plus de choses qui se passent et plus de gens à rencontrer. Plus qu’à trouver un appart !! Chez Chris, ça se passe bien mais bon, je squatte dans son salon alors c’est pas le pied non plus. Je lance des contacts à gauche à droite et je visite un premier appart jeudi. Il est sombre et assez glauque mais celui qui m’accueille a l’air bien gentil. Le lendemain je reçois deux appels de gens qui cherchent des colocataires. Je visite le premier vendredi, un bel appart sur une rue très animée (là où il y a la plupart des bars, là où les gens sortent). L’homme qui m’accueille doit voir dans la quarantaine ou cinquantaine, il est gentil mais j’ai l’impression qu’il n’y a aucune vie de colocation. De plus j’ai un peu peur du fait que ce soit la rue la plus animée de la ville, je me dis que festoyer c’est cool mais dormir la nuit c’est pas mal non plus ! Le lendemain je vais visiter l’autre maison qui est un peu plus loin, dans un des derniers beaux quartiers un peu “typique” de Santiago. C’est une grande maison avec une cour intérieure et jusqu’à 10 personnes habitent ici. Dans la soirée, je décide de choisir celle-là.
Alors dimanche, je m’installe. J’arrive, la gérante de l’appartement, Lily, m’accueille, me présente certain des colocataires qui sont dans le coin et je choisi ma chambre qui est dans un semi-sous-sol plus frais et moins sur le salon qui semble être un peu le centre névralgique et bruyant de la maison. Je m’installe rapidement, je ne sais pas forcément trop où me mettre au début. Séba et Larissa me proposent d’aller au concert place Yungai (comme je l’ai déjà raconté 😀 ) et je les suis docilement : ainsi commence mon intégration !
Cette nouvelle maison est donc ainsi : on entre par une entrée étroite où sont aussi stockées les poubelles qui puent, on arrive ensuite dans un salon avec canapés, fauteuils, table et chaise. Dans la continuité de la pièce, il y a la cuisine et une sorte de palier. La cuisine est complètement aménagée et un peu vieillotte. Il y a trois frigos, pour qu’il y ait de la place pour tous les colocataire. La maison se déroule en carré. On peut sortir du salon, juste avant la cuisinne, pour arriver sur un petit patio au carrelage noir et blanc avec quelques plantes. De l’autre côté, il y a un couloir qui donne sur deux chambre, une salle de bain et la salle à machine à laver. Le couloir fait un angle droit pour retourner dans le salon, cette partie du couloir donne sur deux autres chambres avec une salle de bain entre les deux. Du salon, il y a trois portes qui donne sur trois chambres, au bout, à côté de la cuisine, il y a un escalier qui descend dans un semi-sous-sol où on arrive dans un couloir où donnent trois chambres et une sorte de débarras. Ma chambre est la première lorsque l’on descend les escaliers de la cuisinne. Enfin, de ce couloir en sous-sol, il y a un escalier qui remonte dans le petit patio et qui donne sur un salle de bain, petite et basse : celle où je me douche !
Je commence à connaître un peu mes colocataires : dans la première chambre en rentrant, il y a un Chilien, Victor je crois, qu’on ne voit presque jamais et qui habite là avec son petit frère… Dans la chambre d’à côté, il y a Freddy, un jeune Allemand basané qui fait du volontariat dans une organisation qui bosse sur l’environnement. De l’autre côté du patio, il y a Gorge, qui dessine pour des groupes de com et dont le rêve est de faire des bandes dessinées mais il ne trouve pas de narrateur qui pourrait lui faire un script comme il les aime. Il sort avec une certaine Gaëlle, de Rennes, qui faisait un stage en histoire sociologie sur les militants socialistes sous la dictature au Chili. Elle s’est faite virée (ou je sais pas trop, une obscure histoire) en même temps qu’un autre habitant de la maison, Raphael qui vient de l’IEP de Lille et qui retourne samedi en France. A côté de la chambre de Gorge, il y a Séba, un Chilien du sud, de Puerto Aysen, qui est en fac de physique et qui cherche, doucement, du boulot pour l’été. Dans le couloir qui retourne au salon, il y a Vale, une Chilienne qui étudie le théâtre et qui m’a accompagné au Butoh. Elle est super gentille et a tout le temps du monde qui passe à la maison… Ensuite il y a Raphael et ensuite on arrive au salon. A mon sous-sol, il y a donc moi, la chambre d’un certain Leo qui est en voyage en Europe et qui rentre à une date future mais inconnue de ma personne. Il paraît qu’il est super ! Et ensuite, il y a Larissa, une brésilienne prof de portugais ici mais qui va partir au mois de mars je crois.
Bon voilà pour la fine équipe de la maison, il reste une chambre de libre pour l’instant ! C’est sympa, bonne ambiance mais malheureusement il y en a plein qui s’en vont au milieu de mon séjour alors c’est bizarre parce que ça va changer et il paraît que la gérante veut mettre des gens calmes pour qu’il n’y ai plus la fête ici… La gérante donc, Lily. Elle passe beaucoup (trop) de temps dans la maison. Elle commente tout, elle vérifie un peu trop les choses… C’est fatiguant même si elle est pas vraiment méchante. Les propriétaires habitent à l’étage et on a l’impression que c’est un peu des blaireaux : si il y a trop de bruit dans la maison, ils appellent Lily, qui habite dans une autre rue, pour qu’elle vienne dire de faire moins de bruit alors qu’ils habitent juste au-dessus… Enfin bref. Voilà la maison où j’habite !

1. In the neighbourhood 2. Again 3. And again 4. Meet Vale 5. to the patio 6. Meet Séba 7. Meet Raphael 8. Meet Larissa 9. Dans le salon 10. In the kitchen 11. In my room

Moments Culturels à Santiago

Bon alors, depuis quelques temps j’ai fait plein de sorties culturelles, avec différentes personnes… Alors voilà un petit récit de depuis samedi dernier. Par contre j’ai que des photo du Butoh d’hier soir…. Bonne lecture !

Le samedi soir nous allons à un concert de Luis (voilà le soundcloud du groupe : https://soundcloud.com/andu-3 malheureusement il n’y a pas de vidéo… Mais comme ça vous pouvez avoir une idée de la musique). Ce concert se déroule dans une maison syndicale vers le métro Los Heroes. C’est assez intimiste, il semble que le tiers des spectateurs (qui sont au total une petite trentaine) soient des musiciens qui jouent ce soir. On s’assied, Guillermo (l’organisateur, ami de Luis) nous accueil, nous vends des bières vraiment pas cher (500 pesos) et nous passe des chips en attendant que le concert commence. Ce dernier commence un peu après 20h avec un mec qui chante tout seul avec sa guitare. Je suis mal assis et je n’apprécie pas trop sa performance. Heureusement, après c’est le groupe de Luis, et je ne sais pas du tout à quoi m’attendre ! Luis demande à l’assemblée de se mettre en arc de cercle parce qu’ils vont nous interpréter un nouveau projet sur lequel ils travaillent… Ce projet mélange théâtre et musique, comme un théâtre musical ou bien une musique théâtral mais certainement un peu des deux. Le spectacle est monté comme une pièce de théâtre et les morceaux de musique, de styles vraiment très différents s’enchaînent parfaitement avec un fil rouge du spectacle plus ou moins cohérent du début à la fin. C’est un spectacle qui parle un peu d’amour, d’humanité, de révolution des singes et de l’Humain, de cours de musique et de remise en cause de la société chilienne. Bon je n’ai pas tout compris dans le détail non plus mais c’était l’idée ! C’était vraiment un super spectacle, j’en ai même oublié l’inconfort de mon siège. S’en suivent d’autres groupes, plus classiques mais quand même bien. Le suivant est un groupe avec un chanteur, petit aux cheveux longs et poivre et sel qui chante plutôt bien et qui a une manière de danser qui est formidable ! Il y a ensuite deux chanteurs/guitaristes qui invitent des musiciens présents dans l’assemblée à venir jouer avec eux. C’était une super soirée, très agréable, culturelle sans être chiante en fait !

Dimanche soir, une fois installé dans ma nouvelle maison, deux colocataires, Sebastian et Larissa (Chilien et Brésilienne) me proposent d’aller à un concert sur la place Yungai. Pourquoi pas ? Je les suis, nous achetons du vin blanc et nous allons chez des amis à eux qui habitent pas très loin : Amanda (brésilienne, il me semble) et Natalia (chilienne). On s’assied, on discute, je leur raconte ma vie tout ça tout ça, ils préparent le vin blanc dans un melon vert (c’est une autre sorte de melon) avec du sucre et de la glace. Au bout d’un moment on va sur la place Yungai. En fait c’est une fête pour la défense du quartier qui est pris d’assaut par des promoteurs immobiliers sans scrupules qui veulent détruire ce quartier qui est un des derniers jolis de Santiago pour y faire des grandes tours comme dans le reste de la ville. Il y a un bal « cueca » (danse traditionnelle, typique, du Chili), des batucadas, des vendeurs de tout et de rien, c’est la fête quoi. Nous nous postons près de la scène de la cueca, entre chaque groupe, il y a des messages de résistance du quartier, de solidarité avec le peuple Mapuche ; il semble qu’il y a beaucoup de gauchiste. A un moment, la présidente de la fondation Victor Jara intervient : elle parle du combat pour que justice soit faite pour ce chanteur, Victor Jarra, assassiné dans le stade au moment du coup d’Etat. Elle parle de mémoire, de combat pour les droits et de responsabilité des assassins (dont une personne dont le Chili va demander l’extradition des USA). Il y a plein de jeunes, dreadeux ou pas, style punk ou pas, un air de fête et de kermesse mélange.

On reste un peu puis on suit Larissa qui nous emmène au parc Quinto Normal où il y a une pièce de théâtre gratuite, jouée dans la parc, dans le cadre du festival « Santiago a mil ». La pièce de théâtre est Roméo et Juliette mais jouée en Portugais du Brésil… Bien entendu, vu mon niveau de portugais, je ne comprends pas grand chose. La mise en scène est assez absurde : la scène est construite autour d’un van, avec une estrade au-dessus, des parasols colorés, des acteurs aux vêtements grotesques parfois montés sur des échâsses. Tous les acteurs sont maquillés en clown : le bas du visage en blanc (ça donne une impression de barbe, c’est bizarre sur les filles) avec un nez rouge. Ils chantent et jouent de la musique (guitare, acordéon, harmonica…) à chaque scène. C’est assez rigolo comme effet !

Lundi, je suis allé au Cirque, projet RAP (http://projetrap.canalblog.com/), pour rencontrer Pamela (amie d’une amie d’Arthur). Ils font des trucs super ! Il y a des Chiliens, des Equatoriens, des Colombiens et des Français. Ils sont en période d’apprentissage des arts du cirque (théâtre physique, aérien et Butoh) et d’ici peu ils entreront dans le processus de création du spectacle. Ca a l’air dur : leur première représentation étant le 8 mars, leur travail d’apprentissage et de création doit être intense tant le temps est court. J’ai rencontré Valentina, Gonzalo, Marthe, Pamela, Lobsang et d’autres dont je ne me rappelle plus le nom. Il y a quatre professeurs, dont Pamela et Lobsang. Le projet est super !! Et ils sont très accueillants. Je mange avec eux, partageant mon pain et mon fromage puis j’assiste à une partie de leur entraînement/immersion. En fin d’après-midi, m’explique Pamela, ils vont aller faire une performance de Butoh en centre ville (Alameda con Ahumada, métro Universidad de Chile), ce sera leur première performance dans la rue. La séance d’immersion est vraiment impressionnante : Lobsang les pousse au bout de leur résistance physique. La base de l’immersion du Butoh semble être la marche, il les fait marché selon différents rythme, les fait tomber, se relever, retomber, se lever comme si un fil les tirait vers le haut, par la hanche. Ils doivent bouger différents membres, les uns après les autres, puis tous ensemble, changer constamment d’expression, tirer tous leurs muscles vers l’arrière en s’arc-boutant sans tomber. Le tout est entrecoupé de séances de pompes et d’abdo. Un moment d’intensité physique. Vers la fin, lorsque tous semble fatigué, Lobsang leur rappelle leur identité, leur demande de crier clairement leur nom puis ils chantent des chansons en français et en espagnol tout en continuant les exercice. Le tout se fini par une série d’embrassades, tout le monde doit s’étreindre, se serrer la main et s’embrasser. Lorsque c’est la pause (après une bonne heure d’exercices), je demande à certain s’ils ne sont pas épuisés mais non, me disent-ils, ils ressortent de cet entraînement avec une sorte d’énergie comme une renaissance, un renouveau.

Je rentre à la maison faire deux ou trois choses. Je rencontre une de mes colocataires, Vale qui fait du théâtre et m’explique ce qu’est le Butoh : une danse inventée après Nagasaki qui doit mettre en scène la mort, la douleur.

Je propose donc à Vale de venir, elle me dit qu’elle n’aime pas trop la Butoh mais que ça l’intéresse et décide de m’accompagner. Je propose aussi à Séba de nous accompagné, il n’a rien à faire et Vale le motive pour qu’il sorte un peu de la maison. Nous y allons à pieds, en une demie heure. Une fois là bas, les artistes s’habille et se couvre de peinture blanche, se maquille. Ils sont assez terrifiants. Une foule se forme autour. J’aide Pamela à porter tous les sacs des artistes et je me retrouve donc couvert de sacs, comme un petit sherpa du Népal. Les artistes ont des objets trouvés, s’habille avec de vieux vêtements ou des journaux et sacs plastiques trouvés. Ils avancent le long de la rue, nous les suivons. Ils avancent doucement, très doucement. Ils font leur performance, les gens sont étonnés, ne comprennent pas trop, certains sont un peu choqué, nombreux vont demander à Pamela et Lobsang ce que c’est. Ces derniers répondent. Pamela me glisse que pour eux c’était d’abord surtout un bon trip de faire ça dans la rue. En une petite heure ils avancent d’une centaine de mètre et la performance s’achève avec une chanson reprise en cœur par tous les artistes qui s’étreignent. Les gens (et moi-même) semblent impressionnés, pour une première performance dans la rue, ils s’en sont bien sortis !

1. Lobsang, the teacher 2. Slow walk 3. Hammer and sticks 4. tensions 5. Carrying the world 6. Near death 7. Why ? 8. We know each other 9. No ! 10. Calle !! 11. Hugs 1 12. Hugs 2 13. Hugs 3

Weekend à Valparaiso

Alors samedi nous nous sommes levés chez Alice, il faisait toujours beau et chaud et nous avons attendu qu’Eva atterrisse à Santiago pour qu’elle nous rejoigne afin d’aller à Valparaiso tous ensemble. Nous voulions partir tôt pour pouvoir profiter et visiter la ville à fond. Elle n’est arrivée que tard et on n’a pu partir que vers 14h à la gare des bus. Au guichet, le vendeur de tickets de la compagnie Pullman, se gourre dans nos ticket et met un horaire de départ à 22:30 donc le chauffeur du bus de 14h ne veut pas nous prendre et s’en suit un imbroglio incompréhensible pour un non initié comme moi. Bref on réussi à partir une demie heure plus tard, tout va bien. On arrive à Valparaiso et ce n’est plus le même pays que le quartier où Alice habite à Santiago qui est tout propré et bien rangé. Valparaiso est plus sale, ça fait plus Asie que Yankee même si c’est pas plus vivant que Santiago, au contraire. Je m’attendais à une superbe ville auprès de la mer, grand soleil, belles maisons, belles rues, beaucoup de gens qui festoient… On m’avait dit que Valparaiso c’était un peu ZE place to be en ce moment… J’ai trouvé les rues vides et tout. On s’est retouvé dans une auberge très gloque… Les draps étaient super crades, les couettes aussi, la fenêtre cassée avec des bouts de verre partout que le gérant n’a pas ramassé même quand on lui a demandé de laver un chouilla la chambre pour le soir. Le mec était pas très réceptif, branché sur son skype avec sa copine à qui il parlait en anglais et il se plaignait de nous en anglais devant nous… C’était pas super cool quoi. Bref. On est allé se promener, on a suivit la côte (enfin les rails qui longent la côte) jusqu’au port qui n’est pas très beau et il faisait un temps vraiment pas chouette. Auprès du port, on trouve un bar indiqué dans le guide, on y va : c’était une belle pièce mais tout d’un coup un grand troupeau de touriste fait son entrée au son des crépitement des appareils photos et du vombrissement des caméras. Tout de suite ça a un peu perdu de son charme avec tous ces gringos blonds en short et chemises hawaïennes qui ne regarde que part leurs appendices motorisés. Après une partie de carte et une bière, on a repris la route pour se promener (le soleil se couche à 9:30 ici). Valparaiso est une ville étonnante : le port, en bas de la ville est une zone fonctionnelle de grands bâtiments soient austères soient moches ; la ville s’étend ensuite sur de multiples “cerros”, des collines qui montent et qui montent entraînant la ville à leur suite. Nous sommes monté sur l’un des cerro, par des escaliers entièrement peints. Une fois en haut, on se promène et dans certaines rues, des gens nous font signe de ne par aller plus loin. Il y a une ambiance de paranoïa que je n’avais jamais rencontré avant. Ma compagnie féminine flip à tout va et cette peur des rues s’insinue dans le groupe à force de présence, imprègne la pensée et assombrit la vue. Nous sommes ensuite monté au Cerro Concepcion, le cerro le plus touristique, la vitrine de Valparaiso en fait, pour manger la meilleure pizza du Chili (paraît-il) et ensuite retour en taxi à l’auberge parce que mes compagnes de routes avaient peur du trajet jusqu’à notre quartier mal famé. L’auberge était toujours aussi gloque, aussi sale, sans lumière dans les chiottes/douches, avec ses bouts de verres… Il manquait juste les petites bêtes rampantes qui étaient absentes… Le lendemain, on se lève puis on s’en va avec les sacs et tout pour visiter à nouveau cette ville qui refusait de se présenter à nous sous son beau jour (ou peut-être est-ce nous qui refusions de la voir du bon côté, mais c’était pas très beau ce qu’on avait vu jusque là…). Nous montons sur le cerro Bellavista, par un escalier délabré mais avec des belles peintures. Une fois en haut, c’est toujours aussi mort, personne dans les rues à part un couple de touristes allemands. On fait le tour du Cerro qui est marqué par de très belles fresques et des bâtiments étonnants. Valparaiso a un visage d’immense bidon ville bien installé : les maison sont souvent recouvertes de tôles peintes, à moitié brinquebalante. C’est étonnant. A mi chemin du bidonville et de la ville en dur. Indescriptible. Nous remontons sur le cerro concepcion afin de le découvrir de jour : c’est vraiment un beau quartier, le soleil se lève, les couleurs éclatent, les peintures brilles et me redonnent le sourire !

Nous rentrons à Santiago en tout début de soirée, il faudra que je retourne dans cette ville, rencontrer les amis de Mathieu et tout !

1. Modern Architecture 2. Murale cierro cordillera 3. Vue sur le port (1) 4. Vue sur les collines 5. Portes 6. La fine équipe 7. Funky Valpo 8. Militantisme 9. Murale cerro Bellavista 11. Colonie de maisons 12. Bibliothèque révolutionnaire 13. Hommage à Van Gogh 14. Maisons accrochées 15. Beaux Escaliers 16. Vue du haut du cerro Allegre 17. Murale cerro allegre 18. And the sun is out !

Arrivée

Allei j’me lance :
Lorsque j’ai écris ce texte, samedi dernier, j’étais arrivé la veille au Chili… : Je viens de me lever, mais j’aurai pu dormir plus mais va savoir se qui se passe dans le tête d’un jeune qui décide à un moment de se lever. Il est 9h40 et c’est à peu prêt ce que j’ai dormi. Hier on a atterri le matin, il faisait grand beau mais comme Santiago est un peu comme Kathmandou ou Grenoble et comme il n’a pas plu depuis longtemps, c’est un peu brumeux de poussière/pollution donc on voit pas très loin (pour l’horizon en tous cas). Enfin de ce point de vue ça fait Grenoble en plus grand. Sortie de l’aéroport tranquille, sans encombre, mon sac était bien arrivé. Devant la sortie, y avait Chris, un pote américain que j’ai rencontré chez Charlie au Népal et qui est super sympa. Il attendait des clients qui venaient par le même avion. On a un peu discuté puis je suis parti chez Alice. Les Chiliens sont très avenants, dans l’avion jusqu’à Santiago, il y avait une Chilienne qui m’a beaucoup parlé de son pays et tout et tout, très facilement (en plus moi au début j’ai pas favorisé la conversation, j’voulais qu’une chose : dormir). Une fois chez Alice, j’ai redécouvert les vertues bienfaitrices de la douche et j’étais prêt à partir à la découverte de la ville. En fait on s’est juste baladé dans le quartier d’Alice, allé à la pharmacie puis mangé des tacos dans un restaurant végétarien d’adorateur de Krishna… C’était rigolo et l’effet de la musique de mantra krishnaïte conjugués à la fatigue du voyage était saisissant !! Bref on est rentré chez Alice, petite sieste lors de laquelle je ne pensais pas dormir mais en fait je me suis écroulé. Ensuite, vers 16h, on s’est levé pour allé voir un mec qui fêtait son anniversaire dans un parc. En fait, Lisa, une amie de la classe qui est arrivée le jour avant moi, avait préparé son voyage en faisant des échanges linguistiques avec un Colombien à Paris. Ce Colombien a un ami Chilien qui habite à Santiago avec qui, du coup, Lisa a échangé et il nous a invité à son anniversaire. C’était dans un cerro : à Santiago, apparemment, il a plusieurs colinnes abruptes et non urbanisées, transformées en parcs avec une route à péage qui se balade dedans, des espaces aménagés, des chemins. Il y a beaucoup de jeunes (et moins jeunes) Chiliens qui y font du VTT, c’est assez rigolo. Enfin on en a vraiment croisé pas mal. Donc l’anniversaire était en haut, dans un espace où il y a plein d’endroits pour faire des barbecues. C’était une bande de rappeurs et de métaleux très sympathique. Au début, on ne savait pas trop trop où se mettre. Un mec est venu nous parlé des mouvements étudiants (et j’ai compris ptêt les 2/3 de ce qu’il disait) et c’était rigolo, il ponctuait ses phrases par des “cachai ?” (“tu piges ?”) et des signes de rockeurs avec ses mains. Ensuite une demoiselles (fort jolie de surcroît) est venue nous parler, de pleins de choses. Elle étudie le maquillage. Elle était fort sympathique. le tout arrosé de quelques bières et de chips. Ils étaient tous habillés comme mes amis de la British, c’était rigolo et leur comportement de groupe était somme toute similaire. Nombreux sont tatoués, ça a l’air normal et courrant, ils ont aussi des écarteurs etc. Des vrais jeunes dis donc ! héhé Par contre ils ont des enfants jeunes, nombreux était là avec leur gamin de quelques années et eux-mêmes n’avaient pas l’air d’avoir beaucoup plus que nous. Ensuite j’ai essayé d’appelé Chris pour le voir mais ça répondait pas alors on est resté sur place. Un mec (“Torro” ou Emiliano) nous a invité à boire du Pisco, boisson chilienne d’après lui (Tom, un ami de ma classe, m’a soutenu que ça vient du Pérou mais peu importe). Là, on a beaucoup parlé, j’ai réussi à commencer à me lancer dans la conversation en Espagnol avec Alice qui se foutait de ma gueule parce que je parlais super lentement (comme un bourré alors que je ne l’étais pas) alors qu’en français je parle très vite. Le contraste était saisissant selon elle. Mais avec la fatigue en plus, j’avais du mal à faire de longues phrases. Enfin c’était super sympa, on est rentré vers 23h, mangé et hop au lit. Et ce matin levé vers 9h30, en me disant “pourquoi je me lève ?” mais en me levant quand même. Là on attend qu’Eva arrive à l’aéroport puis aille poser sa valise chez son oncle puis nous on se tire pour aller à Valparaiso…