Southern Travels (2ème partie)

Alors la suite !! Je ne sais plus exactement où je m’étais arrêté mais il me semble que le temps était très menaçant sur la petite ville de Panguipulli où nous arrivâmes un soir tard d’une nuit d’été sans étoiles mais avec nuages et petite pluie. Je me suis levé le lendemain, les pieds sous la pluie ce qui fait un réveil presque aussi agréable que les doigts froids de mon cher père sur mes petits doigts de pieds innocents par une matinée d’hiver neigeux. La demoiselle du camping me propose d’aller dans sa cuisine boire du thé pour me réchauffer. On finit par repartir pour Valdivia sous la pluie, violente et persistante… On décide donc, de partir en bus. Le bus jusqu’à Valdivia fut un trajet agréable. Je me suis mis à écouter du Djemdi en regardant le paysage : mon cerveau est parti ainsi dans des circonvolutions enlevées et conscientes, surfant sur les bancs de brumes et naviguant le long des fleuves jusqu’à me perdre dans les nuages de la félicité fatiguée du voyageur heureux. Me laissant porter par le bus et la musique, j’atteins à ce moment un sommet d’ataraxie, un bonheur simple créé par des sensations d’une atmosphère magique et brumeuse.
On arrive à Valdivia et, sur les indications d’une demoiselle rencontrée à la douane de Pirihueico, on file directement à Niebla, fort espagnol du 18e siècle où se déroule actuellement une fête traditionnelle (fiesta costumbrista). On y va : c’est un grand bâtiment de plein-pied où se presse une foule dense qui s’abreuve de Kunstmann (bière réputé la meilleure du pays qui est produite à Valdivia) en mangeant une variété de spécialités locales que l’on s’empresse de goûter avec une avidité de campeur vivant au régime de pâtes et de riz depuis quelques jours. On déguste donc de grandes brochettes de viandes juteuses et tendres, des empanadas de viande, de fromage, des sopaipillas (un énorme galette fritte se mangeant avec une sauce au piment fort bonne) et, pour les filles, des empanadas de fruits de mer mais aussi de saumon. Le tout arrosé de différentes sortes de Kunstmann pour faire glisser le tout vers les tréfonds de nos êtres sublimés par la nourriture. Le tout est un peu lourd, je vous l’accorde, mais c’est fort bon avec de la musique locale jouée par différentes personnes, toutes chaudement applaudies. On va ensuite visiter le fort noyé dans la brume puis on retourne visiter Valdivia. Valdivia est une ville de confluences : trois fleuves se rejoignent et se jettent dans l’Océan après avoir formé un grand nombre de méandres et d’îles. Avec ce temps brumeux et pluvieux, c’est assez beau (tout en étant humide). Ce fut un repaire de pirate et de corsaires. Les gens ici font bien la différence entre les deux mais je pense que dans la réalité, à l’époque, c’est un peu du pareil au même avec comme seule petite différence le statut de fonctionnaire ou de libéraux. Les gens se réfèrent aussi beaucoup aux Conquistadores comme figure d’identification, ce qui étonne beaucoup mes compagnes brésiliennes pour qui la figure du Conquistador n’est pas forcément positive…
La ville de Valdivia baigne donc dans les eaux, ses rivages sont le lieu de sports aquatiques plus ou moins réprouvés par la morale écologiste, avec des lions de mer qui s’étalent de toute leur graisse sur des promontoires où les oiseaux se battent pour avoir les restes du marché fluvial dédié aux poissons et autres traîtrises maritimes. Les maisons sont parfois jolies, d’inspiration allemande. C’est une ville très calme en février mais qui est, paraît-il, foisonnante d’activités et de festivités en mars lorsqu’arrivent des hordes d’étudiants déchaînés qui viennent renverser l’ordre établi dans cette capitale de la Région des Fleuves, siège de l’Université Australe du Chili.
Après s’être baladé dans la ville, on prend un bus pour aller jusqu’à vers San Jose pour rejoindre la famille d’une amie d’Amanda qui habite là tous les étés. On arrive tard, vers 22h et on est très très bien accueillis. Ce sont des gens super gentils, simples, sans prise de tête. Par contre le soir ils mangent pas un dîner mais ils goûtent, ce qui n’est pas dans mes habitudes mais si je voyage, c’est aussi pour l’exotisme !! On a le droit, en plus, à une belle douche bien chaude et un bon lit tout confortable. C’est fout comment, en si peu de temps de voyage, on oubli la douceur agréable du confort bourgeois. Après une bonne nuit de sommeil, ils nous emmènent en voiture jusqu’à la Route 5, la Panaméricaine célèbre et mythique où passent les camions en route pour le sud (ou pour le nord, mais dans l’autre sens !). A ce moment, je fais une expérience toute nouvelle pour moi : faire du stop avec deux filles sous la pluie sur une autoroute où les gens roulent à 120 km/h. C’est une situation où l’on se sent absurde et décalé, un moment de solitude face à la marche du monde et aux trajets des lourds camions. En fait, on attend peu et un camion s’arrête et nous emmène. Un père et son fils d’une petite dizaine d’années qui vont chercher une cargaison à Puerto Montt. Ils sont très sympa et nous déposent très proche de Puerto Varas que l’on veut visiter tant cette localité est réputée pour la beauté de son lac et de ses maisons allemandes. Le problème c’est qu’il fait moche et que cette région est aussi envahie par les touristes (mais étrangers cette fois, non chilien). C’est fort dommage que la vue soit bouchée car au-dessus du lac trônent deux grands volcans majestueux qui rendent ce site tout à fait exceptionnel, enfin paraît-il !! On se promène un peu, puis, à force de bus nous repartons vers Chiloé en passant par Puerto Montt, terminal portuaire de centre sud du Chili.

La route part de Puerto Montt vers le sud-ouest, longeant la mer intérieure, pour arriver ensuite à un petit port d’où partent les ferry pour Chiloé… Il y a deux compagnies de ferry dont une gérée par Cruz Del Sur, une entreprise de bus, de transport, qui semble avoir une énorme part du marché au Sud, on les voit partout !! C’est le Grand Capital triomphant qui prend en otage le pauvre consommateur innocent par son emprise monopolistique étouffante.

La traversée se fait sur une mer calme dans un coucher de soleil qui transperce les quelques nuages. Sur le bateau il comment à faire bien frisquet avec un vent à décorner les bœufs ! On arrive à Ancud sous un ciel étoilé magnifique, l’air est pur et cristallin. Un homme à la gare nous propose de nous louer une chambre de sa pension familiale pour la nuit, nous assurant que si le temps est beau, il ne va peut-être pas se maintenir puisque ici, nous dit-il, le temps change du tout au tout en très peu de temps. On se laisse tenter, ma tente étant toute pourrie et celle d’Amanda ne valant guère mieux. On arrive dans la pension, on se pose puis on sort boire une petite bière dans cette petite ville regorgeant sûrement de coins sympathiques. On se promène près de la mer puis on trouve un bar tout décoré, en bois, assez bas de plafond. Il n’y a pas grand monde (en même temps, c’est lundi) mais c’est tranquille. On se pose pour boire notre bière et jouer aux cartes. On se couche vers 1h du matin et après le temps donne raison au tenancier et il se met à pleuvoir des trombes et des trombes d’eau !
On part le matin vers 10h, direction Castro, capitale de Chiloé. Non, cette ville n’a pas été nommée ainsi en l’honneur du Grand Libérateur de l’île satellite de l’impérialisme américain mais en l’honneur de l’ami le plus cher du fondateur de la ville il  y un sacré bon nombre d’année. La ville a en effet été fondée le 12 février 1576 et c’est la troisième ville la plus ancienne du Chili. Heureux hasard : nous arrivons, sans le faire exprès, je vous l’assure, le 12 février 2013, jour, donc, pour ceux qui ne suivent pas, de l’anniversaire de la ville. Après quelques véhicules et une bonne heure de stop, nous arrivons donc dans cette ville très réputée notamment pour ses maisons sur pilotis (les fameux Palafitos) qui surplombent les marées de la mer intérieure. Les églises chilotes sont presque toutes classées au patrimoine (soit national soit mondial de l’humanité selon le degré de prestige accordé). L’église de Castro (patrimoine mondial) est un bel édifice en bois, comme le reste des églises chilotes, peint en jaune et violet fluo. C’est un édifice qui surplombe la ville (la loi urbaine locale interdit la construction d’édifices plus élevés : mais le capitalisme triomphe toujours ! Un énorme conglomérat a construit un centre commercial à son image, énorme, qui dépasse de loin la hauteur de l’église, se contentant de payer une amende, faisant fi de la bienséance architecturale en vigueur dans la ville. Ca a fait scandale ! (Mais il paraît que ce genre de pratiques sont courantes ici). On se promène dans cette ville, sur le bord de mer où il y a un marché artisanal et des spécialités chilotes (notamment un truc au poisson, citron et coriandre, qui est pas mal même si j’aime pas la coriandre). C’est un peu le paradis pour des gens comme mère : c’est tout plein de fruits de mer énormes et de poissons divers.
On part en stop vers Cucao en fin d’après-midi. Cucao est la localité qui forme la porte d’entrée centrale du fameux et magnifique Parc National Chiloé. En route, on croise Diego, Sebastian et Carlos, trois très joyeux lurons qui sont en fait nos voisins à Santiago et que les filles connaissent bien. On décide de camper avec eux dans une grange. Avant la tombée de la nuit, on décide d’aller se promener vers le Parc et la plage. C’est un paysage vraiment magnifique, entrecoupé d’ondée pluvieuses bretonnes et d’éclats de soleil rendu magnifique par les nuages qui bourgeonnent dans le ciel. On se promène jusqu’à la tombée de la nuit avant de retourner à la grange où on cuisine en buvant du vin chaud épicé et en chantant et jouant de la musique. Nos compagnons sont en effet des musiciens chevronnés qui adorent chanter et danser tout le temps. L’ambiance est vraiment super bonne. La soirée s’étire jusqu’à deux ou trois heures du matin, heure à laquelle on se couche tous dans l’immense tente des trois gais lurons.
Le lendemain, on repart en stop jusqu’à Puerto Montt où nous arrivons vers 18h après des péripéties d’autostoppeurs que je vous épargnerai. Une fois à Puerto Montt, on a le choix entre essayer de faire du stop dans la nuit pour arriver le lendemain à Santiago, à 1100 km ou bien payer un bus super cher (mais très confortable) pour faire la même chose. On finit par choisir le bus parce que Amanda doit absolument rentrer à Santiago le lendemain puisqu’elle part ensuite au Brésil… C’est ainsi que se termine notre fameuse épopée d’une semaine fort remplie. J’ai vu plein de trucs et c’est vraiment très joli !!

1. Fête traditionnelle 2. Mes compagnes de voyage 4. Phare de Niebla 5. Niebla 6. Conter fleurette à un soldat 7. Loups de mer 8. Lainages et peintures 9. Place centrale 10. Maison électrique 11. Tag 12. Nos hôtes 13. Plaza armas Puerto Varas 14. Lac Puerto Varas 15. Culture allemande 16. Bucolie 17. Montée 18. Traversé vers Chiloé 19. Couché de soleil 20. Couché de soleil 21. Déesse de la fécondité 22. Futurama 23. Pause bière 24. Eglise de Castro 25. Intérieur en bois 26. Du poisson 27. Palafitos 28. Castro vu de la mer 29. Palafitos 30. Palafitos 31. Rue de Castro 32. Palafitos encore 33. 34. Diego 35. Gais lurons à Cucao 36. Eglise d Cucao 37. Maison 38. En route vers la plage 39. Dans les bois 40. Arrivée sur la plage 41. Arc en ciel 42. 43. Couché de soleil 44. 45. Plage 46. 47. 48. Soirée 49. Autour de la grange 50. La grange 51. Bras de mer 52. Paysage chilote 53. Lac 54. Ponton 55. touristes 56. Eglise

Petit voyage au sud… (première partie)

Alors je ne sais vraiment pas trop trop par où commencer…
Je suis revenu jeudi matin d’un petit voyage d’une petite semaine dans le sud du Chili avec Larissa et Amanda. Alors ce fut un voyage assez… Inhabituel pour moi… J’ai l’habitude, quand je voyage, et je pense que je tiens ça de mes parents, de me poser dans une région et de découvrir, doucement mais sûrement, les environs, en ma baladant à droite à gauche ; en faire moins pour en voir plus, j’imagine. Le rythme aussi est différent : j’ai l’habitude de me poser assez tôt là où je vais dormir, monter la tente, poser les affaires et profiter de l’endroit où bien explorer les environs directs. Alors cette fois-ci, nous avions une semaine parce que Amanda partait vendredi dernier et elle devait donc être rentrée jeudi (c’est chose faite). Or, dans cette semaine, Amanda et Larissa voulaient faire un nombre incroyable de choses ce qui fait que je n’ai pas eu le temps de me reposer (peu importe…) et j’ai vu un grand nombre d’endroits différents sans pour autant pouvoir vraiment les connaître.
On est parti de Santiago le mardi 5 février. J’ai retrouvé Amanda vers 23h à la gare des bus, bondée à cette heure pourtant tardive et on est parti pour Los Angeles. Aucun problème pour dormir vu que la nuit précédente on avait bien festoyé… On arrive à 6h30 à Los Angeles, le soleil commence à se lever. On prends un taxi collectif pour changer de gare et hop, un autre bus pour aller au Parc National Laguna del Laja. Une fois là bas, on commence à marcher, sous le soleil levant, nos lourds sacs sur le dos, vers le parc national, le long d’une route forestière. On croise un lieu de tyrolienne (oui au Chili il y a de nombreux centres pour faire de la tyrolienne, c’est souvent super cher juste pour faire de la tyrolienne). On y va et on demande si on peu camper sur leur terrain. Le jeune qui s’occupe de cette entreprise, Hernan, nous propose un spot très joli, près d’une rivière. On pose nos affaires puis on s’en va pour nous balader toute la journée dans le parc national (qui est immense, la traversée du parc fait une soixantaine de kilomètres). C’est un décor super beau, de montagne, dominé par un volcan au cône très symétrique. Il y a des cascades, des bois et plus on monte vers le lac volcanique de la Laja, plus le paysage devient lunaire, surréel avec des coulées de laves d’un noir opaque. Après une longue montée en stop (sur une camionnette, dans la poussière, on se transforme en talibans), on arrive à la Laguna del Laja : un grand lac d’une couleur turquoise au milieu de montagnes plus ou moins désertiques. Il fait chaud et très poussiéreux. Amanda se baigne dans cette eau tiède. Sur le chemin du retour, toujours dans une alternance de stop et de marche à pieds. On arrive au camping du parc, complètement désert et qui semble abandonné. Ensuite on suit un sentier balisé pour aller aux chutes du Salto de la Chilcaspuis et du Salto de Torbeltuno. En fait, de la Laguna del Laja, la rivière Laja passe pendant 4 km sous terre pour ensuite resurgir avec force et éblouissement, créant ces deux chutes d’eau, très belles. On rentre vers 19h pour manger, jouer au Truco brésilien et se coucher pas trop tard parce que le lendemain on doit se lever un peu avant 6h pour aller retrouver Larissa qui nous rejoint à Los Angeles pour aller ensuite plus dans le sud.

On arrive à Los Angeles vers 9h du matin. Je retrouve Lisa qui s’est fait avaler sa carte bancaire et qui, de transit à Los Angeles, n’a plus de sous. Je lui donne tout le liquide que j’ai sur moi (tout plein des tunes) et ensuite nous retrouvons Lairssa. On décide de continuer notre voyage vers le sud en stop. On prend donc un bus qui nous emmène du centre-ville (moche) jusqu’à la Panaméricaine (la fameuse Route 5 qui descend de loin au Nord vers les Etats-Unis jusqu’au sud de Chiloé). Là on tend le pouce et Amanda n’a pas le temps de finir son mini paquet de chips qu’un camion s’arrête. Luis va jusqu’à Villarica et ça tombe bien, parce que c’est aussi là que nous allons ! Luis est très sympa mais il veut absolument croquer mes compagnes de voyage. La drague, dans ces cas-là a ses avantages : il nous paye le repas du midi (malgré nos véhémentes protestations) en plus de nous emmener là où on veut !!

On arrive donc à Villarica, à une heure au sud-est de Temuco vers 15h. C’est la “ville” principale de cette région extrêmement touristique. C’est une région qui attire essentiellement des touristes chiliens : des familles ou des bandes de jeunes qui profitent de ces beaux jours de vacances estivales pour découvrir leur pays. Nous sommes ici dans une région de lacs et de volcans. Toutes les villes sont sous l’ombre des volcans et au pied de lacs. On décide de ne pas rester à Villarica parce que ça fait un peu Côte d’Azur (même si je ne suis jamais allé sur la Côte d’Azur) et on file pour Coñaripe. On y arrive vers 19h bien tassées. On essaye plusieurs camping (dont le moins cher de la ville, tenu par des bonnes sœurs) mais tout est plein : s’il n’y a personne à Santiago en février, c’est parce qu’ils sont tous en vacances, notamment dans cette région ! On finit par en trouver un et on file se baigner dans le lac au coucher du soleil. L’eau est bonne et la plage bondée ! On se couche assez tôt.
Le lendemain, Amanda nous lève à 8h du matin mais j’aurais bien dormi plus ! Il fait moche, tout est bouché et on ne voit plus le volcan qui doit pourtant trôner majestueusement au-dessus de la ville, là-bas vers le nord, dans les nuages. On prend un bus jusqu’à Lican Ray (30 minutes), la fleur du lac, où on se réapprovisionne en pain, fromage et ce genre de choses. Ensuite, direction la réserve Huilo-Huilo à environ 100 km au sud-est. On est pris en stop par un exploitant forestier qui aimerait partir s’installer au Brésil. Il est super sympa et nous dépose sur un mirador qui surplombe le magnifique lac de Panguipulli. Il fait beau à nouveau (et chaud), on pique-nique et on repart, toujours en stop. Une demoiselle de Valdivia nous emmène jusqu’à la première chute d’eau du parc Huilo-Huilo (après s’être trompé de route). C’est la première personne à nous avoir pris en stop dans une petite et vieille voiture toute déglinguée. Elle vient ici pour voir son amoureux qui est le médecin de tout le district de Puerto Fuy. Après avoir galéré entre les différentes entrées de la réserve, on arrive aux chutes de La Leona. L’entrée du parc est super chère (2000 pesos pour une chute d’eau, 6000 pour les trois !) mais c’est vraiment magnifique. Cette partie de la réserve est aussi réputée pour ses deux hôtels (Magic Mountain Lodge et Hotel Baobab) qui ont une architecture très très particulière (vous verrez sur les photos). Nous partons ensuite pour Puerto Fuy, à une petite dizaine de kilomètres. Nous rencontrons Hector et son fils, Hector, de Santiago. Ils sont super sympas : on joue aux dominos puis aux cartes en buvant moults bières. D’autres gens sont là, de Osorno, ils sont joyeux et jouent de la guitare en chantant tous ensemble. C’est une super soirée, très arrosée pour ma part. Je titube jusqu’à mon lit où je m’endors du sommeil du juste alcoolique !
Le lendemain commence la période pluvieuse de ce voyage. On décide de traverser le long lac de Pirihueico sur un ferry jusqu’à Puerto Pirihueico, prêt de la frontière argentine. Pour cela, on doit se lever à 6h du matin parce que la file, pour pouvoir traverser est longue. On fini par embarquer sur le ferry à 8h et s’ensuit une belle traversé au lever du soleil timide. En attendant le ferry, j’ai rencontré un Espagnol qui se balade à vélo dans la région avec sa copine argentine. Ils sont super sympas et on a pu partager le maté ! Une fois de l’autre côté, on décide d’essayer d’aller jusqu’en Argentine passer la journée et de revenir en fin d’après-midi. Il n’y a pas de bus jusqu’à la frontière mais les Carabineros nous proposent de nous emmener jusqu’à la frontière. Une fois là bas, Amanda demande si elle peut passer avec sa carte de résidente chilienne périmée et sa photocopie de passeport. Eh non mademoiselle ! On ne sort pas du Chili comme ça ! Encore moins pour rentrer en Argentine ! En plus c’est un peu galère pour aller jusqu’à San Martin de los Andes. Bref, on retourne à Puerto Pirihueico pour attendre sur la plage, sous le vent et les nuages, le prochain ferry pour Puerto Fuy.
En arrivant à Puerto Fuy, Amanda à faim alors on fait à manger. Ca me saoule un peu sur le moment parce qu’on veut aller jusqu’à Valdivia, que c’est super loin et qu’on aurait dû profiter du débarquement du ferry. Mais bon on mange, on discute avec des campeurs puis on part en stop pour aller jusqu’à Panguipulli. On galère un peu. Un couple nous emmène jusqu’à un croisement sur la route goudronnée (la route qui va jusqu’à Puerto Fuy est en terre et la poussière est absolument insupportable). Là, il est 20h30, je désespère un peu mais un pick-up nous ramasse (héhé) et nous emmène jusqu’à Panguipulli où nous arrivons vers 22h… On cherche un camping et on en trouve un. Il est tout au bout d’une longue (très longue) piste en terre plongée dans le noir par une coupure d’électricité affectant l’ensemble du quartier. On a du mal à trouver. On croise des gens d’un mariage qui nous aident et finalement on trouve le camping. C’est un peu cher la nuit mais la demoiselle qui nous accueille est charmante, nous proposant de l’eau chaude pour le thé ou le café, s’assurant que tout va bien pour nous. On nous promet une douche chaude mais c’est à nouveau gelé : au moins mon sang circule parfaitement !!

Voilà pour la première partie du voyage, la partie ensoleillé en Araucanie. Ensuite on est descendu plus au Sud, de Valdivia, capitale chilienne de la bière, à Chiloé, mythique île baignée de brumes et d’eaux. Voilà quelques photos pour pallier aux insuffisances intrinsèque de mon récit partiel… (Par contre les photos sont complètement dans le désordre, je suis vraiment désolé…. Vous aurez un aperçu de la beauté du paysage sans pouvoir savoir quelle photo a été prise où… Mais le jour où vous irez au Chili, vous pourrez jouer à un petit jeu, que je vous offre gracieusement : retrouver l’endroit de chaque photo en voyageant entre Laguna Del Laja, Villarica, Coñaripe, Panguipulli, Huilo-Huilo, Puerto Fuy et Pirihueico !! Bon courage ! 😀 )

1. Road 2. Rives 1. Levé de soleil sur le lac 17. Amanda 16. Volcan Choshuenco 15. Larissa 14. Lago Pirihueico 13. Eglise Puerto Fuy 12. Hotel Baobab 11. Magic Mountain 10. Salto La Leona 9. Rio Fuy 8. La fine équipe 7. Salto La Leona 6. Rio HuiloHuilo 5. Entrée 4. Entrée Salto Huilo Huilo 3. De nouveau 2. Lac de Panguipulli 1. Lac de Coñaripe 8. Volcan depuis Coñaripe 7. Encore 6. Volcan Villarica 5. Larissa 4. Amanda 3. Moyen de locomotion 2. Avec Luis, chauffeur 1. Camion 16. Un p'tit coin de paradi 15. Enturbannés 14. Chemin 13. Salto Torbeltuno 12. Salto Chuilcaspuis 11. Station de ski 10. Together 9. Religion au Chili 8. Laguna Laja 7. Amanda se baigne 6. Nos gentils chauffeurs 5. Taliban 4. Amanda 3. Salto 2. Rio 7. Arbre:Neurones 6. Vue sur le monde 5. Vue 4. Hector y Hector 3. Vue

Une nuit en montagne

Bon alors moi j’étais dans la montagne avec Chris. Je l’ai retrouvé chez lui, samedi matin à 11h30. Nous sommes allé ensemble tout à l’est de la ville afin d’aller récupérer la voiture qu’il avait réservé. Une fois la voiture en main, façon de parler, bien entendu, nous nous dirigeons plein est, un peu au nord quand même, vers le mont Plomo, le plus haut du coin. Nous nous engageons sur une route montant vers des stations de ski très prisées des Santiaguinos. La route serpente le long d’une gorge aridequi s’élève progressivement. Dans la première partie de la gorge, encore proche de Santiago, se nichent des maisons souvent étonnantes, à l’architecture moderne des fortunés chiliens. Ce sont de belles maisons.
La route monte donc, en direction de Ferrallones et La Nevada, des stations de ski d’altitude (la plus haute commence à 3000m). C’est un paysage très aride au-dessus duquel volent des Condors au dos blanc. On s’arrête pic-niquer sur un promontoire duquel on a une très belle vue sur toute la vallée jusqu’à Santiago. Il fait très chaud, on boit une bière en mangeant nos sandwichs. On reprend la route et on continue à monter. A un moment, un très beau rocher, qui surplombe une nouvelle vallée, nous tend les bras. N’hésitant pas un seul instant, nous nous ruons vers cet espace si accueillant, perché au bout d’une courte prairies d’herbes sauvages fleuries. Les traîtresses nous attaquent et nous nous retrouvons les jambes et les pieds couverts de petites boules très piquantes, qui s’accrochent partout et qui sont difficile à enlever. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire (c’était vraiment très rapide ! ) les quelques passants peuvent entendre des cris de rage et de douleur s’échapper de ce promontoire rocheux si majestueux et paisible. La nature sait parfois se défendre ! On parvient tout de même à ce fameux rocher, on s’installe, on boit une bière face à ce beau paysage. Tout à coup, une large ombre passe, c’est un condor qui nous survole. Il fait des tours au-dessus de nous et, à un moment, on commence à stresser et à se dire “Si ça se trouve on est au-dessus de son nid, il est pas content et il va nous attaquer et nous pousser dans le vide”. Aussi absurde que pouvait être ce raisonnement (mais était-il vraiment absurde ??) on s’est reculé du bord doucement tout en admirant ce grand oiseau à la méchante tête de vautour.
On est reparti, on est monté jusqu’au bout de cette route, à 3000m. Grande station de ski qui doit être bien sympa l’hiver. Comme y a rien à faire là, on redescend et on prend un autre embranchement. On poursuit cette branche jusqu’au bout puis on s’arrête à un bar boire de la bière et mangeant des empanadas sur une crête avec une superbe vue. Deux bières plus tard, c’est la fin de l’après-midi et on décide de trouver un endroit sympa pour dormir. On redescend donc, on voit un endroit qui a l’air cool mais finalement on descend plus bas, vers la rivière. On suit la route et on décide de s’arrêter à un endroit plat tout près de la rivière. On monte la tente et on se pose pour passer une joyeuse soirée sous les étoiles à boire de la bière et du vin qui vient d’un cépage français qui n’existe plus en France depuis la crise du phylloxéra et qui a été redécouvert au Chili (paraît-il… mais j’ai oublié le nom du cépage pour vérifier). Le vin était très très fruité, limite trop de goût de raisin mais sinon très bon ! Le lendemain, je me réveille vers 6h du matin, un peu la nausée et on n’avait plus d’eau donc avec un vieux goût d’alcoolique dans la bouche… On repart vers la ville acheter de l’eau puis on descend un peu vers le Sud vers un endroit qui s’appelle Cajon De Maipu qui est, paraît-il, très beau. On se perd plusieurs fois en chemin dans Santiago puis dans la campagne. On y arrive on voit le début puis on fait demi-tour : on doit rendre la voiture à 13h30…
Bilan du weekend : bronzage, 4 litres de bière chacun en une après-midi arrosé par une bouteille de vin, pas mal de litres d’essence et des paysage super joli !

1. Première pause 2. Pollution de Santiago au fond 3. Vers le Mont Plomo 4. Arbre 5. Vue 1 6. Deuxième pause 7. Du promontoire 8. Condor 1 9. Condor 2 10. Du haut du promontoire 11. En haut 12. Encore 13. Troisième pause 14. Près de la rivière 15. Nightfall 16. trying to cook 17. Good morning 18. La tente 19. Sleeping beauty 20. The road