The two hours trek

A Pokhara, on s’est dit que c’était important de sortir, faire du sport, voir les montagnes, s’aérer et tout et tout. C’est audacieux parce que (ceux qui sont allés à Pokhara le savent) Pokhara pousse les gens à l’inertie, à l’inaction… L’influence du lac sûrement. Bref. On s’était dit que Sarangkot était une bonne option : 3h de montée en plein soleil pour une vue imprenable sur les Annapurna et tout. Le problème, c’est que c’est ultra touristique. Un ami de Mia lui a parlé d’un endroit qui s’appelle Panchase, où il y a peu de touristes, qui est super beau avec des rivières pour se baigner et une vue encore meilleure que celle de Sarangkot et que, en plus, ce n’était que deux heures de marche de Gatchinda, à 1 petite heure de bus de Pokhara en direction du nord-ouest. Très bien, nous nous sommes dit, départ samedi matin pas trop tard, vers 10h alors !

Le matin, le voisin de chambre nous demande où on part, on lui dit qu’on va à Panchase parce que ce n’est que 2h de marche et que c’est beau. Il s’esclaffe et nous dit que Panchase, c’est 6 ou 7h de marche minimum. Incrédule, pensons-nous (même si Ruben se méfie). On part quand même, on marche le long du lac et après une petite heure un bus passe, on le prend et hop direction Gatchinda. On y arrive on commence à marcher et on voit une magnifique rivière (toute propre, bleue et dorée, scintillante sous le soleil de midi) et Arthur et Mia se baignent. On repart et on voit une jeep qui arrive et on se dit “chouette une jeep, on pourrait monter en jeep et aller à un lac là haut pour marcher, ce serait plus rigolo”. On arrête la jeep qui était presque vide. Mais un vieux blanc véreux ne veut pas de cette troupe de chevelus et autres barbus aux grosses lunettes de soleil qui ont l’air un peu trop libre et joyeux pour sa vieille carcasse aigrie. Il nous dit rudement “No, I think you have to walk” (j’avais envie de répondre “No wonder your whole family hates you !”). Donc, comme dit le vieux, on marche. Des escaliers, une route de terre bien poussiéreuse, du soleil bien chaud mais une bande de joyeux drilles. On croise un népalais et on lui demande combien de temps ça met pour aller à Panchase : “Uhm… Thin char gantha hola !” Ruben, très au fait du treking au Népal, nous dit qu’il faut au moins multiplié par deux ou trois (on en a donc pour 7 à 10 heures, mais je penses quand même que c’était exagéré). Vaillamment on reprend la route et on monte on monte. A un moment Krishna commence à avoir bien faim et on ne voit pas la fin du chemin alors on s’arrête dans une maison à Dhamdhame et on demande à la dame de nous faire un Dhal Bhat. Préparer, manger, digérer, le tout prend 3 ou 4 heures et il est bientôt 17h. La dame nous dit qu’un bus monte jusqu’à Sirsile et qu’il passe à 17h, mais que de Sirsile il faut encore au moins 2 heures pour monter jusqu’à Panchase. Bon, on prend le bus et on va jusqu’à Sirsile (même en bus ça prend déjà un petit moment (30/40 minutes). La nuit tombe et on se dit qu’il serait bon de dormir sur place et de continuer le lendemain. Le problème c’est que ni Krishna ni Ruben n’ont de duvet alors il faut trouver une maison. Un jeune homme nous emmène dans une sorte de maison d’hôte tenue par une famille très sympa mais fréquentée par une bande de gens louches (on a appris le lendemain qu’ils sont allé se battre avec des villageois d’un village proche et qu’ils se sont fait casser la figure). On passe une super soirée face au Machapuchare et autres montagnes contiguës avec un feu de camp, du rakshi de millet (froid puis chauffé avec du riz et du ghi, c’est super bon) et le tenancier nous offre de l’herbe “très bonne, celle qu’on a fumé pour Shiva Ratri”. On dort à 6 dans la même chambre.

Le lendemain, levé à 6h pour voir le levé du soleil sur les montagnes : je ne regrette pas, c’est super beau. On décolle doucement vers huit heures, s’attendant à devoir marcher 3 ou 4h. En fait, après 2 petites heures de marche (dont une bonne demie heure de pause) on arrive à Banjyang où on nous annonce que Panchase n’est qu’un view point où il n’y a rien. On décide donc de rester à Banjyang et on goûte, toute la journée durant, au rakshi local en jouant de la musique, sculptant des bâtons ou discutant allègrement. L’hôtel (le Green Valley, je le recommande) est très sympa, tenu par une grand-mère, son petit-fils et sa petite-fille et on ne sait pas trop que sont devenu les parents. On apprend que le vieux de la jeep a un hôtel dans Banjyang et on est content de ne pas y être aller ! Le soir, un Italien, deux Japonais, une Française et un Colombien nous joignent pour le Dhal Bhat autour du feu. Super soirée. Le lendemain, levé à 6h encore pour le levé du soleil mais cette fois je suis seul, Mia et Krishna me rejoignent plus tard.

On repart vers 9h du matin pour une descente de “2 heures seulement” et cette fois c’était presque vrai (on n’a mis que 3h) avec baignade dans la rivière puis bus. Au final, au lieu de 2 heures de montée on aura eu 2 jours de montée et une journée de descente mais c’était un super beau trek ! Voilà des photos :

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5 thoughts on “The two hours trek”

  1. Grâce à Seb et Natalie, j’ai enfin tout vu (sûrement pas!) ce soir.Bravo poour le trek, les photos et tout et tout. Revenue depuis 2 semaines je retape mon journal indien: c’était bien, mais toute seule c’est très différent. Ici amandiers et abricotiers en fleurs, jacinthes, jonquilles..bientôt Pâques fleuries.; See you soon?? Naîna

  2. Ben alors les loulous? Vous êtes vous fait happés par le doux rythme népalais au point de ne plus nous raconter des histoires et nous montrer des photos? On attend avec impatience des nouvelles!!! oh oui oh oui, des nouvelles!!!
    En tout cas, vraiment pas mal cette histoire, devrais-je dire cette aventure plutôt!, de votre trekk à Pokhara!
    En attendant quand même de savoir où vous en êtes, jvous fais des gros bisous!!
    popo

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