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Nueva Era

Alors je m’étais arrêté à la fin du voyage au Sud avec mes deux amies sympathiques. Depuis, il s’est passé pas mal de choses, vous vous en doutez, mais je ne vais pas m’appesantir trop sur tous les événements qui se sont passés. Rapidement : en rentrant on a fêté le départ d’Amanda jusqu’à point d’heure, elle est partie en bus jusqu’à sa maison au Brésil (48h), les larmes aux yeux de quitter cette ville qui a été sa maison pendant un an et qui, m’a-t-elle dit, l’a beaucoup changé et lui a énormément apporté. La semaine suivante, c’était Melissa qui partait au Mexique faire son stage et nous avons, de nouveau, festoyé jusqu’à ce que la proprio vienne nous virer la maison et nous avons fini dans un bar pas loin. La semaine suivante, Larissa s’en va. Là encore ce fut très triste et en même temps on a bien festoyé, plusieurs soirs de suite. Je vous dis tout ça pour que vous vous rendiez compte qu’en fait tout le groupe avec lequel je passais ma vie s’est disloqué. Enfin, Séba s’est fait plus ou moins viré de la maison par la Lily (gérante).

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(Ces photos ont été prises avec l’appareil d’Alice, pas le mien)
Donc, pendant deux jours, je me demandais bien ce que j’allais faire alors je me suis mis à travailler vraiment. Je suis allé à une manifestation, appelé par un groupement étudiant dissident de la FECH. La manifestation se déroulait sur la Plaza Italia à 11 heures. Je suis arrivé un peu avant 11 heure et l’endroit grouillait de “tortues” armées et pas très contentes. Au bout de quelques minutes, des manifestants se sont mis à jeter des pierres, des bouteilles et des bombes de peinture sur la police qui a encaissé ça puis qui a répliqué avec le “Guanaco”. Le “guanaco” est un monstre antique qui avance sur des roues, il est blindés et a plusieurs trompes souples qui lancent à très haute pression une eau mélangée a des composants chimiques qui sont réputés pour faire vomir une fois sur trois, qui collent à la peau et donnent une sensation de brûlure sur la peau. Les tortues utilisent aussi des paniers à salade blindés pour ramasser les manifestants récalcitrants qui sont auparavant molestés dignement et avec application. La “tortue” effectue sont travail avec un professionnalisme digne des Suisses des légendes. Dans l’arsenal de ces petites bêtes dotée d’un sens de l’obéissance aveugle, il y a aussi des bombes lacrymogène très efficaces, qui brûlent le visage et font éternuer (j’en ai fait la délicate expérience). La manifestation s’est déroulée (enfin le début du moins) en une sorte de jeu de va-et-vient, un mouvement de vagues du Pacifique dont les rivages suent des produits chimiques ravageant la peau et les poumons, forçant les manifestants à se disloquer. Mais ces derniers, tels une nappe de pétrole, se défont puis se regroupent en chantant et scandant des slogans. A un moment arrive un groupe habillé en troubadours gitans de l’Est. Il se mettent à chanter, à danser et à jouer de la musique. Les deux filles font une danse de type arabique au milieu de la foule qui applaudit. Les tortues n’ont pas l’air sensible à cet art nouveau qui défie par sa légèreté la pesanteur de l’entreprise de répression. La tension monte encore d’un cran, les paniers à salade blindés font des allers-retours, les incidents explosent, le tout dans une atmosphère qui reste festive avec les danses et la musique. Les tortues montrent les crocs et intimident les spectateurs. Je ne reste pas plus longtemps : je ne veux pas me faire arrêter et expulser du pays ; se faire matraquer par une tortue est une chose, se faire expulser en est une autre. Je rentre donc à la maison, me préparer pour un entretien avec Valéria, une militante de la faculté de théâtre, amie de Valentina, une amie de ma maison. L’entretien se déroule au sein de la faculté de théâtre et elle me parle de son engagement avec une organisation trotskiste, des dissensions marquées au sein du mouvement, de la confiscation de la parole par le bureau exécutif de la FECH, du combat pour que la revendication de l’éducation gratuite et de qualité soit adoptée par le mouvement. La conversation se poursuit pendant une bonne grosse heure, des camarades de classe, de théâtre et de lutte, se joignent à divers moments de la conversation, apportant leur grain de sable ou soutenant des propos. C’est très intéressant mais Valeria doit partir se préparer pour une répétition de théâtre et elle me dit qu’il faut absolument que l’on se revoit pour continuer à discuter du mouvement (on n’est pas allé au-delà de 2011, donc il reste un an et demie de lutte à discuter). Je rentre le soir, heureux du travail bien fait. Le lendemain, je vais à un autre entretien avec Sofia, une anarchiste d’un milieu “aisé mais avec de la conscience”. Nouvel entretien avec une citoyenne de base, non une élue trotskiste et ça donne une nouvelle vision du mouvement, tout aussi intéressante. Ce qui est intéressant, c’est que chaque personne utilise les outils d’analyse acquis lors de leur formation pour donner leur analyse du mouvement. Sofia étudie l’histoire et a une vision marquée par l’historicisme et cela lui permet de voir les changement sociaux plus profond qui s’opère, sur un temps long, mais dont les mouvements ont été une émanation.

11. 11h 12. Tortues 13. Panier à salade 14. Demande refusée par le gvt 15. Banderole 16. Happy manif ! 17. Guanaco 18. And again

(Première “observation participante” avec pour mission : “Ne pas se faire choper par les flics !”)
Après ces deux jours de travail, vient le weekend. Le vendredi soir, nous allons danser sur de la Cumbia toute la nuit avec des amis, on rigole bien, on évite plusieurs batailles (Luis se faisait insulter parce qu’il est colombien et quand il est un peu saoul il tape alors il fallait le retenir mais c’était rigolo). La nuit ne fini pas, les rythmes s’enchaînent, les déhanchements s’accentuent, la joie est palpable, l’excitation est à fleur de peau et l’ivresse nous emporte dans ses balais aériens où la conscience et le rêve se mélanges aux vapeurs alcoolique du Pisco ingéré. Une merveilleuse nuit qui se finit le lendemain avec une certaine gueule de bois. Samedi nous allons jouer aux cartes en buvant du jus de fruit au parc avec Séba et Pancho et le soir nous allons à la “soirée de solidarité” pour Maximiliano, le beau-fils d’un ami brésilien (Rodrigo) qui est tombé du quatrième étage de son immeuble et est dans le coma. C’est une soirée qui est tout de même joyeuse, la bière coule à flot et, ce qui est rigolo, c’est que tous les potes de Rodrigo sont des rockeurs au style affiché et repérable de loin. Ca me rappelle un peu les amis de Kathmandou !
Lundi soir, je suis parti pour aller à Mendoza refaire mon visa. Ce fut un voyage très court mais intense ! Le bus est parti vers 22h30 de la gare, un film est mis en route mais forcément j’avais oublié mes lunettes alors je voyais rien donc je me suis mis à dormir. Ma nuit de sommeil n’a malheureusement pas duré longtemps : à 1h du matin, nous arrivons à la frontière. On nous fait descendre et attendre en ligne, dans le froid (la frontière est à 2800m alors ça caille, surtout la nuit), qu’on puisse passer devant deux officiers de douanes, un Chilien et un Argentin. Les services argentins “fouillent” ensuite (très rapidement) nos sacs et, une heure ou deux plus tard on repart vers Mendoza. A la douane je rencontre un Français rigolo qui vient de Strasbourg mais qui voyage depuis 5 mois depuis le Mexique. C’est un personnage tout à fait rigolo : il se balade avec une machette dans son sac depuis le Guatemala et un gros pistolet à eau depuis la Bolivie. Il a aussi dans sa besace au moins 5 litres de rhum. Il a de la chance parce que les Argentins ne fouillent pas son sac. On repart donc vers Mendoza, je ne dors pas vraiment dans cette portion de voyage… Enfin je m’endors vraiment mais à peine une heure avant que l’on arrive à Mendoza à 5 heure du matin… Comme on ne veut pas payer d’hôtel pour quelques heures, on sort de la gare routière pour trouver un parc. Forcément on sort du mauvais côté et pendant 40 minutes on déambule dans des quartiers sans aucun intérêt, perdus loin du centre et on fini par retomber sur la gare routière où on croise une jeune voyageur allemand qui était dans le bus aussi et qui nous demande ce que l’on fait. On demande notre chemin vers le centre et on se met à marcher. Au bout d’une vingtaine de minutes on arrive à la place principale où on décide de se poser sous un arbre. Deux chiens (Kukur et Clicli comme on les appelle dans un éclat de rire causé par la fatigue qui nous fait dire beaucoup de conneries) nous entourent et nous “protègent” : toute la “nuit”, dès qu’un individu (animal ou humain) s’approche, les deux chiens se ruent en aboyant sur eux. Alors c’est pas pratique pour dormir mais au moins on sait qu’on va pas se faire voler. On boit quelques goulets de rhum vénézuélien puis on dort/somnole jusqu’à vers 8h. A ce moment, on décide de bouger parce que Manu (le français) veut trouver une auberge et moi parce que j’ai pas grand chose à faire à part attendre la fin d’aprem pour aller chez une amie (qui était une année en-dessous de moi au lycée puis en prépa) qui m’accueillera pour la nuit. On se balade et plus je côtoie Manu, plus il fait le punk, c’est rigolo. Finalement, après maints détours par différentes auberges et l’office du tourisme, on arrive à la Puerta del Sol, auberge tenue en cette matinée de mars par une charmante québécoise au délicieux accent outre-atlantique. Une fois posé là, on repart se balader dans la ville où on rencontre une charmante habitante de Mendoza qui nous promène un peu puis nous laisse pour aller travailler. Finalement on marche jusqu’au parc San Martin, ne s’arrêtant en chemin que pour une bière et un bout à manger. Le Parc San Martin est énorme, il fait à peu près la superficie de la ville de Mendoza (sans les communes adjacente) et il paraît qu’il faut trois quarts d’heure pour le traverser en largeur. Nous on s’arrête bien avant, à côté d’un “lac” tout élongé, sous des arbres touffus pour faire la sieste. Je dors une petite heure puis je vais voir le groupe à côté qui joue aux cartes afin de sociabiliser. Ce sont encore des Français (Mendoza pullule de Français en fait) qui voyage dans le sud de l’Amérique du Sud. Ils sont très sympa, de Besançon et de Dijon. On discute en buvant quelques bières (il fait chaud alors il faut bien s’hydrater). Vers 18h, on repart vers l’auberge de Manu où j’ai laissé mon sac. Ils nous proposent de les rejoindre dans la soirée pour manger et boire du vin. Je prends leur numéro de téléphone pour voir mais je ne suis pas sûr parce que j’aimerai bien aussi voir Anaëlle tranquillement, même s’ils sont très sympas ! J’essaye d’appeler Anaëlle, ça ne marche pas. En désespoir de cause, je regarde mes mails et je vois qu’elle m’écrit que son téléphone ne marche plus et me donne son adresse. Je marche donc jusque chez elle. Elle me fait visiter rapidement : c’est une maison gigantesque plein de recoins et d’escaliers qui accueille une vingtaine de personne mais très peu d’Argentin. On ressort parce qu’elle doit acheter un billet pour aller en Bolivie la semaine prochaine. On se promène à nouveau dans les rues, on achète quelques livres en espagnol (pour que j’apprenne mieux) et on va boire un coup en mangeant une pizza dans un bar-resto très coloré qui passe beaucoup de reggae. C’est fort sympathique, on discute du bon vieux temps préparatoire et du futur incertain du doctorant. Elle fait un stage de M1 de géographie physique sur l’impact du réchauffement climatique sur un rivière au-dessus de Mendoza. Elle m’explique qu’en fait Mendoza est une gigantesque oasis au milieu d’un grand désert (240 mm de pluie par eau, sur trois jours violents en moyenne je crois). Cette oasis est alimentée par les glaciers de la Cordillère juste au-dessus qui culmine à très haut. Avec le changement climatique, il y a moins de glaciers mais plus de pluies violente et, donc, tout l’éco-système est perturbé. Enfin bon voilà un peu ce qu’elle m’explique, c’était bien intéressant ! On rentre chez elle et on se couche : elle part de chez elle à 7h du matin pour faire des relevés en montagne et moi je partirais à 8h30 pour rejoindre la gare et prendre mon bus à 9h50 pour retourner à Santiago. Dans le bus du retour, les demoiselles devant moi baissent leurs fauteuils très bas, écrasant constamment mes genoux et mon voisin arrière lâche des gaz tout à fait insupportable : ce n’est pas un voyage très agréable. Le seul avantage de ce voyage c’est qu’il est de jour donc je peux profiter du paysage à défaut du film qui est un vrai navet. A la douane, je rencontre un péruvien super sympa qui rentre d’Argentine au Pérou en bus, il en a pour encore quelques jours je pense…

19. Fontaine d'eau colorée ;'( 20. Tonelle 21. Lac 22. San Martin 23. Arbre 24. On the way back 25. Ancien chemin de fer 26. Désertique 27. Ca survit 28. Militaires ? 29. Puente del Inca 30. Côté chilien 31. Lunaire 32. La route

(Désolé, y a pas beaucoup de photos de la ville mais bon, c’est ainsi ! 😀 )
Voilà pour cette nouvelle ère de ce séjour au Chili. Je vais plus travailler, il me reste plus qu’un mois après tout… En même temps il y a beaucoup d’événements : concerts, théâtres, cirques, soirées où je veux aller avec des gens bien sympathique… Enfin, la suite au prochaine numéro !!

Southern Travels (2ème partie)

Alors la suite !! Je ne sais plus exactement où je m’étais arrêté mais il me semble que le temps était très menaçant sur la petite ville de Panguipulli où nous arrivâmes un soir tard d’une nuit d’été sans étoiles mais avec nuages et petite pluie. Je me suis levé le lendemain, les pieds sous la pluie ce qui fait un réveil presque aussi agréable que les doigts froids de mon cher père sur mes petits doigts de pieds innocents par une matinée d’hiver neigeux. La demoiselle du camping me propose d’aller dans sa cuisine boire du thé pour me réchauffer. On finit par repartir pour Valdivia sous la pluie, violente et persistante… On décide donc, de partir en bus. Le bus jusqu’à Valdivia fut un trajet agréable. Je me suis mis à écouter du Djemdi en regardant le paysage : mon cerveau est parti ainsi dans des circonvolutions enlevées et conscientes, surfant sur les bancs de brumes et naviguant le long des fleuves jusqu’à me perdre dans les nuages de la félicité fatiguée du voyageur heureux. Me laissant porter par le bus et la musique, j’atteins à ce moment un sommet d’ataraxie, un bonheur simple créé par des sensations d’une atmosphère magique et brumeuse.
On arrive à Valdivia et, sur les indications d’une demoiselle rencontrée à la douane de Pirihueico, on file directement à Niebla, fort espagnol du 18e siècle où se déroule actuellement une fête traditionnelle (fiesta costumbrista). On y va : c’est un grand bâtiment de plein-pied où se presse une foule dense qui s’abreuve de Kunstmann (bière réputé la meilleure du pays qui est produite à Valdivia) en mangeant une variété de spécialités locales que l’on s’empresse de goûter avec une avidité de campeur vivant au régime de pâtes et de riz depuis quelques jours. On déguste donc de grandes brochettes de viandes juteuses et tendres, des empanadas de viande, de fromage, des sopaipillas (un énorme galette fritte se mangeant avec une sauce au piment fort bonne) et, pour les filles, des empanadas de fruits de mer mais aussi de saumon. Le tout arrosé de différentes sortes de Kunstmann pour faire glisser le tout vers les tréfonds de nos êtres sublimés par la nourriture. Le tout est un peu lourd, je vous l’accorde, mais c’est fort bon avec de la musique locale jouée par différentes personnes, toutes chaudement applaudies. On va ensuite visiter le fort noyé dans la brume puis on retourne visiter Valdivia. Valdivia est une ville de confluences : trois fleuves se rejoignent et se jettent dans l’Océan après avoir formé un grand nombre de méandres et d’îles. Avec ce temps brumeux et pluvieux, c’est assez beau (tout en étant humide). Ce fut un repaire de pirate et de corsaires. Les gens ici font bien la différence entre les deux mais je pense que dans la réalité, à l’époque, c’est un peu du pareil au même avec comme seule petite différence le statut de fonctionnaire ou de libéraux. Les gens se réfèrent aussi beaucoup aux Conquistadores comme figure d’identification, ce qui étonne beaucoup mes compagnes brésiliennes pour qui la figure du Conquistador n’est pas forcément positive…
La ville de Valdivia baigne donc dans les eaux, ses rivages sont le lieu de sports aquatiques plus ou moins réprouvés par la morale écologiste, avec des lions de mer qui s’étalent de toute leur graisse sur des promontoires où les oiseaux se battent pour avoir les restes du marché fluvial dédié aux poissons et autres traîtrises maritimes. Les maisons sont parfois jolies, d’inspiration allemande. C’est une ville très calme en février mais qui est, paraît-il, foisonnante d’activités et de festivités en mars lorsqu’arrivent des hordes d’étudiants déchaînés qui viennent renverser l’ordre établi dans cette capitale de la Région des Fleuves, siège de l’Université Australe du Chili.
Après s’être baladé dans la ville, on prend un bus pour aller jusqu’à vers San Jose pour rejoindre la famille d’une amie d’Amanda qui habite là tous les étés. On arrive tard, vers 22h et on est très très bien accueillis. Ce sont des gens super gentils, simples, sans prise de tête. Par contre le soir ils mangent pas un dîner mais ils goûtent, ce qui n’est pas dans mes habitudes mais si je voyage, c’est aussi pour l’exotisme !! On a le droit, en plus, à une belle douche bien chaude et un bon lit tout confortable. C’est fout comment, en si peu de temps de voyage, on oubli la douceur agréable du confort bourgeois. Après une bonne nuit de sommeil, ils nous emmènent en voiture jusqu’à la Route 5, la Panaméricaine célèbre et mythique où passent les camions en route pour le sud (ou pour le nord, mais dans l’autre sens !). A ce moment, je fais une expérience toute nouvelle pour moi : faire du stop avec deux filles sous la pluie sur une autoroute où les gens roulent à 120 km/h. C’est une situation où l’on se sent absurde et décalé, un moment de solitude face à la marche du monde et aux trajets des lourds camions. En fait, on attend peu et un camion s’arrête et nous emmène. Un père et son fils d’une petite dizaine d’années qui vont chercher une cargaison à Puerto Montt. Ils sont très sympa et nous déposent très proche de Puerto Varas que l’on veut visiter tant cette localité est réputée pour la beauté de son lac et de ses maisons allemandes. Le problème c’est qu’il fait moche et que cette région est aussi envahie par les touristes (mais étrangers cette fois, non chilien). C’est fort dommage que la vue soit bouchée car au-dessus du lac trônent deux grands volcans majestueux qui rendent ce site tout à fait exceptionnel, enfin paraît-il !! On se promène un peu, puis, à force de bus nous repartons vers Chiloé en passant par Puerto Montt, terminal portuaire de centre sud du Chili.

La route part de Puerto Montt vers le sud-ouest, longeant la mer intérieure, pour arriver ensuite à un petit port d’où partent les ferry pour Chiloé… Il y a deux compagnies de ferry dont une gérée par Cruz Del Sur, une entreprise de bus, de transport, qui semble avoir une énorme part du marché au Sud, on les voit partout !! C’est le Grand Capital triomphant qui prend en otage le pauvre consommateur innocent par son emprise monopolistique étouffante.

La traversée se fait sur une mer calme dans un coucher de soleil qui transperce les quelques nuages. Sur le bateau il comment à faire bien frisquet avec un vent à décorner les bœufs ! On arrive à Ancud sous un ciel étoilé magnifique, l’air est pur et cristallin. Un homme à la gare nous propose de nous louer une chambre de sa pension familiale pour la nuit, nous assurant que si le temps est beau, il ne va peut-être pas se maintenir puisque ici, nous dit-il, le temps change du tout au tout en très peu de temps. On se laisse tenter, ma tente étant toute pourrie et celle d’Amanda ne valant guère mieux. On arrive dans la pension, on se pose puis on sort boire une petite bière dans cette petite ville regorgeant sûrement de coins sympathiques. On se promène près de la mer puis on trouve un bar tout décoré, en bois, assez bas de plafond. Il n’y a pas grand monde (en même temps, c’est lundi) mais c’est tranquille. On se pose pour boire notre bière et jouer aux cartes. On se couche vers 1h du matin et après le temps donne raison au tenancier et il se met à pleuvoir des trombes et des trombes d’eau !
On part le matin vers 10h, direction Castro, capitale de Chiloé. Non, cette ville n’a pas été nommée ainsi en l’honneur du Grand Libérateur de l’île satellite de l’impérialisme américain mais en l’honneur de l’ami le plus cher du fondateur de la ville il  y un sacré bon nombre d’année. La ville a en effet été fondée le 12 février 1576 et c’est la troisième ville la plus ancienne du Chili. Heureux hasard : nous arrivons, sans le faire exprès, je vous l’assure, le 12 février 2013, jour, donc, pour ceux qui ne suivent pas, de l’anniversaire de la ville. Après quelques véhicules et une bonne heure de stop, nous arrivons donc dans cette ville très réputée notamment pour ses maisons sur pilotis (les fameux Palafitos) qui surplombent les marées de la mer intérieure. Les églises chilotes sont presque toutes classées au patrimoine (soit national soit mondial de l’humanité selon le degré de prestige accordé). L’église de Castro (patrimoine mondial) est un bel édifice en bois, comme le reste des églises chilotes, peint en jaune et violet fluo. C’est un édifice qui surplombe la ville (la loi urbaine locale interdit la construction d’édifices plus élevés : mais le capitalisme triomphe toujours ! Un énorme conglomérat a construit un centre commercial à son image, énorme, qui dépasse de loin la hauteur de l’église, se contentant de payer une amende, faisant fi de la bienséance architecturale en vigueur dans la ville. Ca a fait scandale ! (Mais il paraît que ce genre de pratiques sont courantes ici). On se promène dans cette ville, sur le bord de mer où il y a un marché artisanal et des spécialités chilotes (notamment un truc au poisson, citron et coriandre, qui est pas mal même si j’aime pas la coriandre). C’est un peu le paradis pour des gens comme mère : c’est tout plein de fruits de mer énormes et de poissons divers.
On part en stop vers Cucao en fin d’après-midi. Cucao est la localité qui forme la porte d’entrée centrale du fameux et magnifique Parc National Chiloé. En route, on croise Diego, Sebastian et Carlos, trois très joyeux lurons qui sont en fait nos voisins à Santiago et que les filles connaissent bien. On décide de camper avec eux dans une grange. Avant la tombée de la nuit, on décide d’aller se promener vers le Parc et la plage. C’est un paysage vraiment magnifique, entrecoupé d’ondée pluvieuses bretonnes et d’éclats de soleil rendu magnifique par les nuages qui bourgeonnent dans le ciel. On se promène jusqu’à la tombée de la nuit avant de retourner à la grange où on cuisine en buvant du vin chaud épicé et en chantant et jouant de la musique. Nos compagnons sont en effet des musiciens chevronnés qui adorent chanter et danser tout le temps. L’ambiance est vraiment super bonne. La soirée s’étire jusqu’à deux ou trois heures du matin, heure à laquelle on se couche tous dans l’immense tente des trois gais lurons.
Le lendemain, on repart en stop jusqu’à Puerto Montt où nous arrivons vers 18h après des péripéties d’autostoppeurs que je vous épargnerai. Une fois à Puerto Montt, on a le choix entre essayer de faire du stop dans la nuit pour arriver le lendemain à Santiago, à 1100 km ou bien payer un bus super cher (mais très confortable) pour faire la même chose. On finit par choisir le bus parce que Amanda doit absolument rentrer à Santiago le lendemain puisqu’elle part ensuite au Brésil… C’est ainsi que se termine notre fameuse épopée d’une semaine fort remplie. J’ai vu plein de trucs et c’est vraiment très joli !!

1. Fête traditionnelle 2. Mes compagnes de voyage 4. Phare de Niebla 5. Niebla 6. Conter fleurette à un soldat 7. Loups de mer 8. Lainages et peintures 9. Place centrale 10. Maison électrique 11. Tag 12. Nos hôtes 13. Plaza armas Puerto Varas 14. Lac Puerto Varas 15. Culture allemande 16. Bucolie 17. Montée 18. Traversé vers Chiloé 19. Couché de soleil 20. Couché de soleil 21. Déesse de la fécondité 22. Futurama 23. Pause bière 24. Eglise de Castro 25. Intérieur en bois 26. Du poisson 27. Palafitos 28. Castro vu de la mer 29. Palafitos 30. Palafitos 31. Rue de Castro 32. Palafitos encore 33. 34. Diego 35. Gais lurons à Cucao 36. Eglise d Cucao 37. Maison 38. En route vers la plage 39. Dans les bois 40. Arrivée sur la plage 41. Arc en ciel 42. 43. Couché de soleil 44. 45. Plage 46. 47. 48. Soirée 49. Autour de la grange 50. La grange 51. Bras de mer 52. Paysage chilote 53. Lac 54. Ponton 55. touristes 56. Eglise

Petit voyage au sud… (première partie)

Alors je ne sais vraiment pas trop trop par où commencer…
Je suis revenu jeudi matin d’un petit voyage d’une petite semaine dans le sud du Chili avec Larissa et Amanda. Alors ce fut un voyage assez… Inhabituel pour moi… J’ai l’habitude, quand je voyage, et je pense que je tiens ça de mes parents, de me poser dans une région et de découvrir, doucement mais sûrement, les environs, en ma baladant à droite à gauche ; en faire moins pour en voir plus, j’imagine. Le rythme aussi est différent : j’ai l’habitude de me poser assez tôt là où je vais dormir, monter la tente, poser les affaires et profiter de l’endroit où bien explorer les environs directs. Alors cette fois-ci, nous avions une semaine parce que Amanda partait vendredi dernier et elle devait donc être rentrée jeudi (c’est chose faite). Or, dans cette semaine, Amanda et Larissa voulaient faire un nombre incroyable de choses ce qui fait que je n’ai pas eu le temps de me reposer (peu importe…) et j’ai vu un grand nombre d’endroits différents sans pour autant pouvoir vraiment les connaître.
On est parti de Santiago le mardi 5 février. J’ai retrouvé Amanda vers 23h à la gare des bus, bondée à cette heure pourtant tardive et on est parti pour Los Angeles. Aucun problème pour dormir vu que la nuit précédente on avait bien festoyé… On arrive à 6h30 à Los Angeles, le soleil commence à se lever. On prends un taxi collectif pour changer de gare et hop, un autre bus pour aller au Parc National Laguna del Laja. Une fois là bas, on commence à marcher, sous le soleil levant, nos lourds sacs sur le dos, vers le parc national, le long d’une route forestière. On croise un lieu de tyrolienne (oui au Chili il y a de nombreux centres pour faire de la tyrolienne, c’est souvent super cher juste pour faire de la tyrolienne). On y va et on demande si on peu camper sur leur terrain. Le jeune qui s’occupe de cette entreprise, Hernan, nous propose un spot très joli, près d’une rivière. On pose nos affaires puis on s’en va pour nous balader toute la journée dans le parc national (qui est immense, la traversée du parc fait une soixantaine de kilomètres). C’est un décor super beau, de montagne, dominé par un volcan au cône très symétrique. Il y a des cascades, des bois et plus on monte vers le lac volcanique de la Laja, plus le paysage devient lunaire, surréel avec des coulées de laves d’un noir opaque. Après une longue montée en stop (sur une camionnette, dans la poussière, on se transforme en talibans), on arrive à la Laguna del Laja : un grand lac d’une couleur turquoise au milieu de montagnes plus ou moins désertiques. Il fait chaud et très poussiéreux. Amanda se baigne dans cette eau tiède. Sur le chemin du retour, toujours dans une alternance de stop et de marche à pieds. On arrive au camping du parc, complètement désert et qui semble abandonné. Ensuite on suit un sentier balisé pour aller aux chutes du Salto de la Chilcaspuis et du Salto de Torbeltuno. En fait, de la Laguna del Laja, la rivière Laja passe pendant 4 km sous terre pour ensuite resurgir avec force et éblouissement, créant ces deux chutes d’eau, très belles. On rentre vers 19h pour manger, jouer au Truco brésilien et se coucher pas trop tard parce que le lendemain on doit se lever un peu avant 6h pour aller retrouver Larissa qui nous rejoint à Los Angeles pour aller ensuite plus dans le sud.

On arrive à Los Angeles vers 9h du matin. Je retrouve Lisa qui s’est fait avaler sa carte bancaire et qui, de transit à Los Angeles, n’a plus de sous. Je lui donne tout le liquide que j’ai sur moi (tout plein des tunes) et ensuite nous retrouvons Lairssa. On décide de continuer notre voyage vers le sud en stop. On prend donc un bus qui nous emmène du centre-ville (moche) jusqu’à la Panaméricaine (la fameuse Route 5 qui descend de loin au Nord vers les Etats-Unis jusqu’au sud de Chiloé). Là on tend le pouce et Amanda n’a pas le temps de finir son mini paquet de chips qu’un camion s’arrête. Luis va jusqu’à Villarica et ça tombe bien, parce que c’est aussi là que nous allons ! Luis est très sympa mais il veut absolument croquer mes compagnes de voyage. La drague, dans ces cas-là a ses avantages : il nous paye le repas du midi (malgré nos véhémentes protestations) en plus de nous emmener là où on veut !!

On arrive donc à Villarica, à une heure au sud-est de Temuco vers 15h. C’est la “ville” principale de cette région extrêmement touristique. C’est une région qui attire essentiellement des touristes chiliens : des familles ou des bandes de jeunes qui profitent de ces beaux jours de vacances estivales pour découvrir leur pays. Nous sommes ici dans une région de lacs et de volcans. Toutes les villes sont sous l’ombre des volcans et au pied de lacs. On décide de ne pas rester à Villarica parce que ça fait un peu Côte d’Azur (même si je ne suis jamais allé sur la Côte d’Azur) et on file pour Coñaripe. On y arrive vers 19h bien tassées. On essaye plusieurs camping (dont le moins cher de la ville, tenu par des bonnes sœurs) mais tout est plein : s’il n’y a personne à Santiago en février, c’est parce qu’ils sont tous en vacances, notamment dans cette région ! On finit par en trouver un et on file se baigner dans le lac au coucher du soleil. L’eau est bonne et la plage bondée ! On se couche assez tôt.
Le lendemain, Amanda nous lève à 8h du matin mais j’aurais bien dormi plus ! Il fait moche, tout est bouché et on ne voit plus le volcan qui doit pourtant trôner majestueusement au-dessus de la ville, là-bas vers le nord, dans les nuages. On prend un bus jusqu’à Lican Ray (30 minutes), la fleur du lac, où on se réapprovisionne en pain, fromage et ce genre de choses. Ensuite, direction la réserve Huilo-Huilo à environ 100 km au sud-est. On est pris en stop par un exploitant forestier qui aimerait partir s’installer au Brésil. Il est super sympa et nous dépose sur un mirador qui surplombe le magnifique lac de Panguipulli. Il fait beau à nouveau (et chaud), on pique-nique et on repart, toujours en stop. Une demoiselle de Valdivia nous emmène jusqu’à la première chute d’eau du parc Huilo-Huilo (après s’être trompé de route). C’est la première personne à nous avoir pris en stop dans une petite et vieille voiture toute déglinguée. Elle vient ici pour voir son amoureux qui est le médecin de tout le district de Puerto Fuy. Après avoir galéré entre les différentes entrées de la réserve, on arrive aux chutes de La Leona. L’entrée du parc est super chère (2000 pesos pour une chute d’eau, 6000 pour les trois !) mais c’est vraiment magnifique. Cette partie de la réserve est aussi réputée pour ses deux hôtels (Magic Mountain Lodge et Hotel Baobab) qui ont une architecture très très particulière (vous verrez sur les photos). Nous partons ensuite pour Puerto Fuy, à une petite dizaine de kilomètres. Nous rencontrons Hector et son fils, Hector, de Santiago. Ils sont super sympas : on joue aux dominos puis aux cartes en buvant moults bières. D’autres gens sont là, de Osorno, ils sont joyeux et jouent de la guitare en chantant tous ensemble. C’est une super soirée, très arrosée pour ma part. Je titube jusqu’à mon lit où je m’endors du sommeil du juste alcoolique !
Le lendemain commence la période pluvieuse de ce voyage. On décide de traverser le long lac de Pirihueico sur un ferry jusqu’à Puerto Pirihueico, prêt de la frontière argentine. Pour cela, on doit se lever à 6h du matin parce que la file, pour pouvoir traverser est longue. On fini par embarquer sur le ferry à 8h et s’ensuit une belle traversé au lever du soleil timide. En attendant le ferry, j’ai rencontré un Espagnol qui se balade à vélo dans la région avec sa copine argentine. Ils sont super sympas et on a pu partager le maté ! Une fois de l’autre côté, on décide d’essayer d’aller jusqu’en Argentine passer la journée et de revenir en fin d’après-midi. Il n’y a pas de bus jusqu’à la frontière mais les Carabineros nous proposent de nous emmener jusqu’à la frontière. Une fois là bas, Amanda demande si elle peut passer avec sa carte de résidente chilienne périmée et sa photocopie de passeport. Eh non mademoiselle ! On ne sort pas du Chili comme ça ! Encore moins pour rentrer en Argentine ! En plus c’est un peu galère pour aller jusqu’à San Martin de los Andes. Bref, on retourne à Puerto Pirihueico pour attendre sur la plage, sous le vent et les nuages, le prochain ferry pour Puerto Fuy.
En arrivant à Puerto Fuy, Amanda à faim alors on fait à manger. Ca me saoule un peu sur le moment parce qu’on veut aller jusqu’à Valdivia, que c’est super loin et qu’on aurait dû profiter du débarquement du ferry. Mais bon on mange, on discute avec des campeurs puis on part en stop pour aller jusqu’à Panguipulli. On galère un peu. Un couple nous emmène jusqu’à un croisement sur la route goudronnée (la route qui va jusqu’à Puerto Fuy est en terre et la poussière est absolument insupportable). Là, il est 20h30, je désespère un peu mais un pick-up nous ramasse (héhé) et nous emmène jusqu’à Panguipulli où nous arrivons vers 22h… On cherche un camping et on en trouve un. Il est tout au bout d’une longue (très longue) piste en terre plongée dans le noir par une coupure d’électricité affectant l’ensemble du quartier. On a du mal à trouver. On croise des gens d’un mariage qui nous aident et finalement on trouve le camping. C’est un peu cher la nuit mais la demoiselle qui nous accueille est charmante, nous proposant de l’eau chaude pour le thé ou le café, s’assurant que tout va bien pour nous. On nous promet une douche chaude mais c’est à nouveau gelé : au moins mon sang circule parfaitement !!

Voilà pour la première partie du voyage, la partie ensoleillé en Araucanie. Ensuite on est descendu plus au Sud, de Valdivia, capitale chilienne de la bière, à Chiloé, mythique île baignée de brumes et d’eaux. Voilà quelques photos pour pallier aux insuffisances intrinsèque de mon récit partiel… (Par contre les photos sont complètement dans le désordre, je suis vraiment désolé…. Vous aurez un aperçu de la beauté du paysage sans pouvoir savoir quelle photo a été prise où… Mais le jour où vous irez au Chili, vous pourrez jouer à un petit jeu, que je vous offre gracieusement : retrouver l’endroit de chaque photo en voyageant entre Laguna Del Laja, Villarica, Coñaripe, Panguipulli, Huilo-Huilo, Puerto Fuy et Pirihueico !! Bon courage ! 😀 )

1. Road 2. Rives 1. Levé de soleil sur le lac 17. Amanda 16. Volcan Choshuenco 15. Larissa 14. Lago Pirihueico 13. Eglise Puerto Fuy 12. Hotel Baobab 11. Magic Mountain 10. Salto La Leona 9. Rio Fuy 8. La fine équipe 7. Salto La Leona 6. Rio HuiloHuilo 5. Entrée 4. Entrée Salto Huilo Huilo 3. De nouveau 2. Lac de Panguipulli 1. Lac de Coñaripe 8. Volcan depuis Coñaripe 7. Encore 6. Volcan Villarica 5. Larissa 4. Amanda 3. Moyen de locomotion 2. Avec Luis, chauffeur 1. Camion 16. Un p'tit coin de paradi 15. Enturbannés 14. Chemin 13. Salto Torbeltuno 12. Salto Chuilcaspuis 11. Station de ski 10. Together 9. Religion au Chili 8. Laguna Laja 7. Amanda se baigne 6. Nos gentils chauffeurs 5. Taliban 4. Amanda 3. Salto 2. Rio 7. Arbre:Neurones 6. Vue sur le monde 5. Vue 4. Hector y Hector 3. Vue

Une nuit en montagne

Bon alors moi j’étais dans la montagne avec Chris. Je l’ai retrouvé chez lui, samedi matin à 11h30. Nous sommes allé ensemble tout à l’est de la ville afin d’aller récupérer la voiture qu’il avait réservé. Une fois la voiture en main, façon de parler, bien entendu, nous nous dirigeons plein est, un peu au nord quand même, vers le mont Plomo, le plus haut du coin. Nous nous engageons sur une route montant vers des stations de ski très prisées des Santiaguinos. La route serpente le long d’une gorge aridequi s’élève progressivement. Dans la première partie de la gorge, encore proche de Santiago, se nichent des maisons souvent étonnantes, à l’architecture moderne des fortunés chiliens. Ce sont de belles maisons.
La route monte donc, en direction de Ferrallones et La Nevada, des stations de ski d’altitude (la plus haute commence à 3000m). C’est un paysage très aride au-dessus duquel volent des Condors au dos blanc. On s’arrête pic-niquer sur un promontoire duquel on a une très belle vue sur toute la vallée jusqu’à Santiago. Il fait très chaud, on boit une bière en mangeant nos sandwichs. On reprend la route et on continue à monter. A un moment, un très beau rocher, qui surplombe une nouvelle vallée, nous tend les bras. N’hésitant pas un seul instant, nous nous ruons vers cet espace si accueillant, perché au bout d’une courte prairies d’herbes sauvages fleuries. Les traîtresses nous attaquent et nous nous retrouvons les jambes et les pieds couverts de petites boules très piquantes, qui s’accrochent partout et qui sont difficile à enlever. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire (c’était vraiment très rapide ! ) les quelques passants peuvent entendre des cris de rage et de douleur s’échapper de ce promontoire rocheux si majestueux et paisible. La nature sait parfois se défendre ! On parvient tout de même à ce fameux rocher, on s’installe, on boit une bière face à ce beau paysage. Tout à coup, une large ombre passe, c’est un condor qui nous survole. Il fait des tours au-dessus de nous et, à un moment, on commence à stresser et à se dire “Si ça se trouve on est au-dessus de son nid, il est pas content et il va nous attaquer et nous pousser dans le vide”. Aussi absurde que pouvait être ce raisonnement (mais était-il vraiment absurde ??) on s’est reculé du bord doucement tout en admirant ce grand oiseau à la méchante tête de vautour.
On est reparti, on est monté jusqu’au bout de cette route, à 3000m. Grande station de ski qui doit être bien sympa l’hiver. Comme y a rien à faire là, on redescend et on prend un autre embranchement. On poursuit cette branche jusqu’au bout puis on s’arrête à un bar boire de la bière et mangeant des empanadas sur une crête avec une superbe vue. Deux bières plus tard, c’est la fin de l’après-midi et on décide de trouver un endroit sympa pour dormir. On redescend donc, on voit un endroit qui a l’air cool mais finalement on descend plus bas, vers la rivière. On suit la route et on décide de s’arrêter à un endroit plat tout près de la rivière. On monte la tente et on se pose pour passer une joyeuse soirée sous les étoiles à boire de la bière et du vin qui vient d’un cépage français qui n’existe plus en France depuis la crise du phylloxéra et qui a été redécouvert au Chili (paraît-il… mais j’ai oublié le nom du cépage pour vérifier). Le vin était très très fruité, limite trop de goût de raisin mais sinon très bon ! Le lendemain, je me réveille vers 6h du matin, un peu la nausée et on n’avait plus d’eau donc avec un vieux goût d’alcoolique dans la bouche… On repart vers la ville acheter de l’eau puis on descend un peu vers le Sud vers un endroit qui s’appelle Cajon De Maipu qui est, paraît-il, très beau. On se perd plusieurs fois en chemin dans Santiago puis dans la campagne. On y arrive on voit le début puis on fait demi-tour : on doit rendre la voiture à 13h30…
Bilan du weekend : bronzage, 4 litres de bière chacun en une après-midi arrosé par une bouteille de vin, pas mal de litres d’essence et des paysage super joli !

1. Première pause 2. Pollution de Santiago au fond 3. Vers le Mont Plomo 4. Arbre 5. Vue 1 6. Deuxième pause 7. Du promontoire 8. Condor 1 9. Condor 2 10. Du haut du promontoire 11. En haut 12. Encore 13. Troisième pause 14. Près de la rivière 15. Nightfall 16. trying to cook 17. Good morning 18. La tente 19. Sleeping beauty 20. The road

Santiago

Alors aujourd’hui je vais essayer de vous parler un peu de Santiago puisque, au final, c’est quand même là que j’habite !
Alors Santiago, c’est une super grande ville (bon ptêt pas comme Teheran mais bon) où habitent environ 36% de la population du pays. Cette ville est très plate, marquée à certains endroits par des “cerros”, des collines. En fait il y en a surtout deux : le Cerro Santa Lucia et le Cerro San Cristobal. Le Cerro Santa Lucia a été transformé en parc avec un petit musée sur la culture Mapuche. C’est un joli parc, qui monte sur cette coline escarpée. Le visiteur doit monter des escaliers plus ou moins louches jusqu’en haut de la colline où trônent les ruines d’un fort. C’est un parc qui est très joli, vraiment, avec des fontaines, des arches anciennes, des beaux arbres. Ce cerro est entouré de hauts immeubles plus ou moins modernes, des tours de verre et d’aciers qui forment le centre ville. Le Cerro San Cristobal, lui est beaucoup beaucoup plus grand. Il se situe dans une partie nord-est de la ville, à peut-être 30 minutes de marche du centre ville. Je ne suis pas encore allé tout en haut mais c’est au sein de cette colline qu’on avait fêté l’anniversaire de Gustavo lors de mon arrivée dans ce pays. C’est donc une colline allongée en forme de colonne vertébrale qui remonte à la fin pour culminer avec une statue (probablement un Christ sauveur) qui essaye d’écraser la ville de sa superbe. Tout le Cerro a été transformé en énorme parc où les santiaguinos vont faire du sport. La ville est aussi traversée par le Rio Mapocho, une espèce de torrent qui insulte le nom de rivière. C’est un cour d’eau d’un marron opaque et homogène qui est tout sauf attractif. Au moins il pue moins que les rivières kathmandouïtes.
Santiago est en fait un rassemblement d’un peu plus d’une trentaine de communes qui ont été peu à peu happées dans l’urbanisation galopante de l’agglomération. Il s’ensuit des situations urbaines absurdes : mon quartier (Barrio Brasil/Barrio Yungai) est très proche du centre ville mais en est coupé par un énorme périphérique enfoncé dans le sol ; lorsque l’on va vers Ñuñoa, depuis le centre ville, on passe par une espèce de zone d’activités (industrielles et commerciales) telle qu’on les connaît en France, marquée par la vente de voiture et ce type d’activités. Bon je ne connais pas tout Santiago, en vrai, je me cantonne quand même souvent à une zone qui s’étend à une heure de marche autour du centre ville. La constitution de la ville, en différents “barrios”, des quartiers, fait qu’il y a différents espaces ayant des identités très différentes.
Le centre ville, tout d’abord, est fait un peu à l’américaine (enfin je ne suis jamais allé aux Etats-Unis mais j’imagine ça comme ça) : un rassemblement de grattes ciels qui tendent tous vers une même esthétique faite d’acier et de verre. Les rues sont néanmoins large, boisées avec un petit air frais qui, sous le chaud soleil de l’été chilien donne un vrai goût de vacances. Par contre, ça donne aussi envie d’aller dans une belle campagne boisée, chaude avec un beau ruisseau pour s’y rafraîchir, mais je n’ai pas encore trouvé cela par ici… Au centre de ce centre ville, il y a la Place des Armes (centre ville névralgique de toutes les villes coloniales d’Amérique du Sud) bordée par l’inévitable cathédrale d’un côté des des bâtiments qui font vieux tout autour. Juste au nord de ce centre ville, presque au bord du Rio Mapocho, il y a le marché central où les mères d’origine normando-bretonne se régaleraient tant ça croule sous les poissons et autres mollusques, bestioles honnies habitant les tréfonds de l’empire sous-marin. A côté il y aussi le Marché aux végétables et aux fruits.
Entre le centre-ville et le Cerro San Cristobal, sur la rive nord du rio Mapocho, il y a le Barrio Bellavista. Vous êtes là dans le quartier branchouille de Santiago. Il y a autant de bars que d’habitation. Il y en a pour tous les goûts d’ailleurs : des rades, des chers, des moins chers, des à musiques, des très yankee… C’est dans ce quartier, formé de maisons plutôt basses, que j’ai failli habiter. Plus vers l’est, on arrive vers Providencia, le quartier où habite Alice. C’est un quartier très bourge, très propre, bien rangé, avec de belles boutiques de luxe. Il y a quelques bars et aussi des restaurants qui sont bon paraît-il… L’ambassade de France et l’Institut Français.
Mon quartier, parce que c’est bien ce que c’est non ? Mon quartier, donc, se situe plus à l’ouest du centre-ville, de l’autre côté de cette balafre hideuse faite pour l’individualisme forcené de la culture de la voiture. Ce quartier est le dernier qui soit un tant soit peu “typique” de Santiago. Il s’étend sur deux Barrios, Barrio Brasil puis Barrio Yungai. Il est bordé à l’ouest par un grand parc qui s’appelle Quinto Normal. C’est un quartier de maisons assez basses, vieilles, jolies, parfois peintes. Les rues sont toutes perpendiculaires. Il y a des arbres. C’est un quartier très revendicatif, revendicatif de son identité, contre l’avarice des promoteurs immobiliers sans scrupules qui bavent d’envie devant cet espace juteux jouxtant le centre ville. Ils voudraient faire une continuité esthétique avec le centre-ville. une sorte de fleuve de gratte-ciels allant du nord-est de Providencia jusqu’à ce Barrio, un fleuve rivalisant de laideur avec le Rio Mapocho, pitoyable dans sa nullité. Ce dernier bastion de la vie agréable de quartier est parsemée de maisons abandonnées, certaines détruites par le tremblement de terre, il y a parfois des verrues qui s’élèvent déjà. Il y a aussi de nombreux bars et restaurants, faisant la nique au Barrio Bellavista même si ce n’est pas aussi branchouille. C’est un quartier de gauchistes, anars et autres coco qui taguent les rues, qui peignent les têtes de Victor Jarra et de Violetta Para, figures de la culture bouillonante de l’avant-dictature, figures de légendes d’une époque plus clémente, moins individualiste, un âge d’or du Chili, perdu à jamais dans l’horreur de la geste militaire pinochetiste.

1. La Moneda 2. Parc Moneda 3. Alameda 4. Santa Lucia 1 5. Vue du haut du cerro 6. La ville due du haut 7. Chris 8. Santa Lucia 2 9. Parc Bella Artes 10. Police 11. fin du CBD 12. Balafre centrale 13. Pitite église 14. Street Art Brasil 15. Rues Barrio Brasil 16. Maison Brasil 17. Plaza Brasil 18. Street art Yungai 19. Where are we ? 20. Ils sont partout 21. Street art Yungai 22. And again 23. Still 24. Vive le quartier 25. Ma rue 26. Rue Barri Yungai