Moments Culturels à Santiago

Bon alors, depuis quelques temps j’ai fait plein de sorties culturelles, avec différentes personnes… Alors voilà un petit récit de depuis samedi dernier. Par contre j’ai que des photo du Butoh d’hier soir…. Bonne lecture !

Le samedi soir nous allons à un concert de Luis (voilà le soundcloud du groupe : https://soundcloud.com/andu-3 malheureusement il n’y a pas de vidéo… Mais comme ça vous pouvez avoir une idée de la musique). Ce concert se déroule dans une maison syndicale vers le métro Los Heroes. C’est assez intimiste, il semble que le tiers des spectateurs (qui sont au total une petite trentaine) soient des musiciens qui jouent ce soir. On s’assied, Guillermo (l’organisateur, ami de Luis) nous accueil, nous vends des bières vraiment pas cher (500 pesos) et nous passe des chips en attendant que le concert commence. Ce dernier commence un peu après 20h avec un mec qui chante tout seul avec sa guitare. Je suis mal assis et je n’apprécie pas trop sa performance. Heureusement, après c’est le groupe de Luis, et je ne sais pas du tout à quoi m’attendre ! Luis demande à l’assemblée de se mettre en arc de cercle parce qu’ils vont nous interpréter un nouveau projet sur lequel ils travaillent… Ce projet mélange théâtre et musique, comme un théâtre musical ou bien une musique théâtral mais certainement un peu des deux. Le spectacle est monté comme une pièce de théâtre et les morceaux de musique, de styles vraiment très différents s’enchaînent parfaitement avec un fil rouge du spectacle plus ou moins cohérent du début à la fin. C’est un spectacle qui parle un peu d’amour, d’humanité, de révolution des singes et de l’Humain, de cours de musique et de remise en cause de la société chilienne. Bon je n’ai pas tout compris dans le détail non plus mais c’était l’idée ! C’était vraiment un super spectacle, j’en ai même oublié l’inconfort de mon siège. S’en suivent d’autres groupes, plus classiques mais quand même bien. Le suivant est un groupe avec un chanteur, petit aux cheveux longs et poivre et sel qui chante plutôt bien et qui a une manière de danser qui est formidable ! Il y a ensuite deux chanteurs/guitaristes qui invitent des musiciens présents dans l’assemblée à venir jouer avec eux. C’était une super soirée, très agréable, culturelle sans être chiante en fait !

Dimanche soir, une fois installé dans ma nouvelle maison, deux colocataires, Sebastian et Larissa (Chilien et Brésilienne) me proposent d’aller à un concert sur la place Yungai. Pourquoi pas ? Je les suis, nous achetons du vin blanc et nous allons chez des amis à eux qui habitent pas très loin : Amanda (brésilienne, il me semble) et Natalia (chilienne). On s’assied, on discute, je leur raconte ma vie tout ça tout ça, ils préparent le vin blanc dans un melon vert (c’est une autre sorte de melon) avec du sucre et de la glace. Au bout d’un moment on va sur la place Yungai. En fait c’est une fête pour la défense du quartier qui est pris d’assaut par des promoteurs immobiliers sans scrupules qui veulent détruire ce quartier qui est un des derniers jolis de Santiago pour y faire des grandes tours comme dans le reste de la ville. Il y a un bal « cueca » (danse traditionnelle, typique, du Chili), des batucadas, des vendeurs de tout et de rien, c’est la fête quoi. Nous nous postons près de la scène de la cueca, entre chaque groupe, il y a des messages de résistance du quartier, de solidarité avec le peuple Mapuche ; il semble qu’il y a beaucoup de gauchiste. A un moment, la présidente de la fondation Victor Jara intervient : elle parle du combat pour que justice soit faite pour ce chanteur, Victor Jarra, assassiné dans le stade au moment du coup d’Etat. Elle parle de mémoire, de combat pour les droits et de responsabilité des assassins (dont une personne dont le Chili va demander l’extradition des USA). Il y a plein de jeunes, dreadeux ou pas, style punk ou pas, un air de fête et de kermesse mélange.

On reste un peu puis on suit Larissa qui nous emmène au parc Quinto Normal où il y a une pièce de théâtre gratuite, jouée dans la parc, dans le cadre du festival « Santiago a mil ». La pièce de théâtre est Roméo et Juliette mais jouée en Portugais du Brésil… Bien entendu, vu mon niveau de portugais, je ne comprends pas grand chose. La mise en scène est assez absurde : la scène est construite autour d’un van, avec une estrade au-dessus, des parasols colorés, des acteurs aux vêtements grotesques parfois montés sur des échâsses. Tous les acteurs sont maquillés en clown : le bas du visage en blanc (ça donne une impression de barbe, c’est bizarre sur les filles) avec un nez rouge. Ils chantent et jouent de la musique (guitare, acordéon, harmonica…) à chaque scène. C’est assez rigolo comme effet !

Lundi, je suis allé au Cirque, projet RAP (http://projetrap.canalblog.com/), pour rencontrer Pamela (amie d’une amie d’Arthur). Ils font des trucs super ! Il y a des Chiliens, des Equatoriens, des Colombiens et des Français. Ils sont en période d’apprentissage des arts du cirque (théâtre physique, aérien et Butoh) et d’ici peu ils entreront dans le processus de création du spectacle. Ca a l’air dur : leur première représentation étant le 8 mars, leur travail d’apprentissage et de création doit être intense tant le temps est court. J’ai rencontré Valentina, Gonzalo, Marthe, Pamela, Lobsang et d’autres dont je ne me rappelle plus le nom. Il y a quatre professeurs, dont Pamela et Lobsang. Le projet est super !! Et ils sont très accueillants. Je mange avec eux, partageant mon pain et mon fromage puis j’assiste à une partie de leur entraînement/immersion. En fin d’après-midi, m’explique Pamela, ils vont aller faire une performance de Butoh en centre ville (Alameda con Ahumada, métro Universidad de Chile), ce sera leur première performance dans la rue. La séance d’immersion est vraiment impressionnante : Lobsang les pousse au bout de leur résistance physique. La base de l’immersion du Butoh semble être la marche, il les fait marché selon différents rythme, les fait tomber, se relever, retomber, se lever comme si un fil les tirait vers le haut, par la hanche. Ils doivent bouger différents membres, les uns après les autres, puis tous ensemble, changer constamment d’expression, tirer tous leurs muscles vers l’arrière en s’arc-boutant sans tomber. Le tout est entrecoupé de séances de pompes et d’abdo. Un moment d’intensité physique. Vers la fin, lorsque tous semble fatigué, Lobsang leur rappelle leur identité, leur demande de crier clairement leur nom puis ils chantent des chansons en français et en espagnol tout en continuant les exercice. Le tout se fini par une série d’embrassades, tout le monde doit s’étreindre, se serrer la main et s’embrasser. Lorsque c’est la pause (après une bonne heure d’exercices), je demande à certain s’ils ne sont pas épuisés mais non, me disent-ils, ils ressortent de cet entraînement avec une sorte d’énergie comme une renaissance, un renouveau.

Je rentre à la maison faire deux ou trois choses. Je rencontre une de mes colocataires, Vale qui fait du théâtre et m’explique ce qu’est le Butoh : une danse inventée après Nagasaki qui doit mettre en scène la mort, la douleur.

Je propose donc à Vale de venir, elle me dit qu’elle n’aime pas trop la Butoh mais que ça l’intéresse et décide de m’accompagner. Je propose aussi à Séba de nous accompagné, il n’a rien à faire et Vale le motive pour qu’il sorte un peu de la maison. Nous y allons à pieds, en une demie heure. Une fois là bas, les artistes s’habille et se couvre de peinture blanche, se maquille. Ils sont assez terrifiants. Une foule se forme autour. J’aide Pamela à porter tous les sacs des artistes et je me retrouve donc couvert de sacs, comme un petit sherpa du Népal. Les artistes ont des objets trouvés, s’habille avec de vieux vêtements ou des journaux et sacs plastiques trouvés. Ils avancent le long de la rue, nous les suivons. Ils avancent doucement, très doucement. Ils font leur performance, les gens sont étonnés, ne comprennent pas trop, certains sont un peu choqué, nombreux vont demander à Pamela et Lobsang ce que c’est. Ces derniers répondent. Pamela me glisse que pour eux c’était d’abord surtout un bon trip de faire ça dans la rue. En une petite heure ils avancent d’une centaine de mètre et la performance s’achève avec une chanson reprise en cœur par tous les artistes qui s’étreignent. Les gens (et moi-même) semblent impressionnés, pour une première performance dans la rue, ils s’en sont bien sortis !

1. Lobsang, the teacher 2. Slow walk 3. Hammer and sticks 4. tensions 5. Carrying the world 6. Near death 7. Why ? 8. We know each other 9. No ! 10. Calle !! 11. Hugs 1 12. Hugs 2 13. Hugs 3

2 thoughts on “Moments Culturels à Santiago”

  1. C’est super mon Gregy! T’as l’air de te mettre vite dans le bain culturel-résistant la bas!! Continue de nous raconter ce que tu vois et ce que tu fais. Par contre j’ai pas bien compris, tu habite ou? Tu vas a la fac? Comment tu t’organise pour ton projet? Et quand est-ce que tu viens en Colombie? aahahaaa

    1. Ca va venir, t’inquiète, le prochain post, aujourd’hui ou dans les jours à venir, sera sur Santiago et mon installation… Sinon je vais pas à la fac, peut-être que je ferai un point recherche aussi un de ces jours… Par contre j’aurai pas le temps de venir en Colombie, mais je t’attends de pieds ferme à Santiago !!

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