Santiago

Alors aujourd’hui je vais essayer de vous parler un peu de Santiago puisque, au final, c’est quand même là que j’habite !
Alors Santiago, c’est une super grande ville (bon ptêt pas comme Teheran mais bon) où habitent environ 36% de la population du pays. Cette ville est très plate, marquée à certains endroits par des “cerros”, des collines. En fait il y en a surtout deux : le Cerro Santa Lucia et le Cerro San Cristobal. Le Cerro Santa Lucia a été transformé en parc avec un petit musée sur la culture Mapuche. C’est un joli parc, qui monte sur cette coline escarpée. Le visiteur doit monter des escaliers plus ou moins louches jusqu’en haut de la colline où trônent les ruines d’un fort. C’est un parc qui est très joli, vraiment, avec des fontaines, des arches anciennes, des beaux arbres. Ce cerro est entouré de hauts immeubles plus ou moins modernes, des tours de verre et d’aciers qui forment le centre ville. Le Cerro San Cristobal, lui est beaucoup beaucoup plus grand. Il se situe dans une partie nord-est de la ville, à peut-être 30 minutes de marche du centre ville. Je ne suis pas encore allé tout en haut mais c’est au sein de cette colline qu’on avait fêté l’anniversaire de Gustavo lors de mon arrivée dans ce pays. C’est donc une colline allongée en forme de colonne vertébrale qui remonte à la fin pour culminer avec une statue (probablement un Christ sauveur) qui essaye d’écraser la ville de sa superbe. Tout le Cerro a été transformé en énorme parc où les santiaguinos vont faire du sport. La ville est aussi traversée par le Rio Mapocho, une espèce de torrent qui insulte le nom de rivière. C’est un cour d’eau d’un marron opaque et homogène qui est tout sauf attractif. Au moins il pue moins que les rivières kathmandouïtes.
Santiago est en fait un rassemblement d’un peu plus d’une trentaine de communes qui ont été peu à peu happées dans l’urbanisation galopante de l’agglomération. Il s’ensuit des situations urbaines absurdes : mon quartier (Barrio Brasil/Barrio Yungai) est très proche du centre ville mais en est coupé par un énorme périphérique enfoncé dans le sol ; lorsque l’on va vers Ñuñoa, depuis le centre ville, on passe par une espèce de zone d’activités (industrielles et commerciales) telle qu’on les connaît en France, marquée par la vente de voiture et ce type d’activités. Bon je ne connais pas tout Santiago, en vrai, je me cantonne quand même souvent à une zone qui s’étend à une heure de marche autour du centre ville. La constitution de la ville, en différents “barrios”, des quartiers, fait qu’il y a différents espaces ayant des identités très différentes.
Le centre ville, tout d’abord, est fait un peu à l’américaine (enfin je ne suis jamais allé aux Etats-Unis mais j’imagine ça comme ça) : un rassemblement de grattes ciels qui tendent tous vers une même esthétique faite d’acier et de verre. Les rues sont néanmoins large, boisées avec un petit air frais qui, sous le chaud soleil de l’été chilien donne un vrai goût de vacances. Par contre, ça donne aussi envie d’aller dans une belle campagne boisée, chaude avec un beau ruisseau pour s’y rafraîchir, mais je n’ai pas encore trouvé cela par ici… Au centre de ce centre ville, il y a la Place des Armes (centre ville névralgique de toutes les villes coloniales d’Amérique du Sud) bordée par l’inévitable cathédrale d’un côté des des bâtiments qui font vieux tout autour. Juste au nord de ce centre ville, presque au bord du Rio Mapocho, il y a le marché central où les mères d’origine normando-bretonne se régaleraient tant ça croule sous les poissons et autres mollusques, bestioles honnies habitant les tréfonds de l’empire sous-marin. A côté il y aussi le Marché aux végétables et aux fruits.
Entre le centre-ville et le Cerro San Cristobal, sur la rive nord du rio Mapocho, il y a le Barrio Bellavista. Vous êtes là dans le quartier branchouille de Santiago. Il y a autant de bars que d’habitation. Il y en a pour tous les goûts d’ailleurs : des rades, des chers, des moins chers, des à musiques, des très yankee… C’est dans ce quartier, formé de maisons plutôt basses, que j’ai failli habiter. Plus vers l’est, on arrive vers Providencia, le quartier où habite Alice. C’est un quartier très bourge, très propre, bien rangé, avec de belles boutiques de luxe. Il y a quelques bars et aussi des restaurants qui sont bon paraît-il… L’ambassade de France et l’Institut Français.
Mon quartier, parce que c’est bien ce que c’est non ? Mon quartier, donc, se situe plus à l’ouest du centre-ville, de l’autre côté de cette balafre hideuse faite pour l’individualisme forcené de la culture de la voiture. Ce quartier est le dernier qui soit un tant soit peu “typique” de Santiago. Il s’étend sur deux Barrios, Barrio Brasil puis Barrio Yungai. Il est bordé à l’ouest par un grand parc qui s’appelle Quinto Normal. C’est un quartier de maisons assez basses, vieilles, jolies, parfois peintes. Les rues sont toutes perpendiculaires. Il y a des arbres. C’est un quartier très revendicatif, revendicatif de son identité, contre l’avarice des promoteurs immobiliers sans scrupules qui bavent d’envie devant cet espace juteux jouxtant le centre ville. Ils voudraient faire une continuité esthétique avec le centre-ville. une sorte de fleuve de gratte-ciels allant du nord-est de Providencia jusqu’à ce Barrio, un fleuve rivalisant de laideur avec le Rio Mapocho, pitoyable dans sa nullité. Ce dernier bastion de la vie agréable de quartier est parsemée de maisons abandonnées, certaines détruites par le tremblement de terre, il y a parfois des verrues qui s’élèvent déjà. Il y a aussi de nombreux bars et restaurants, faisant la nique au Barrio Bellavista même si ce n’est pas aussi branchouille. C’est un quartier de gauchistes, anars et autres coco qui taguent les rues, qui peignent les têtes de Victor Jarra et de Violetta Para, figures de la culture bouillonante de l’avant-dictature, figures de légendes d’une époque plus clémente, moins individualiste, un âge d’or du Chili, perdu à jamais dans l’horreur de la geste militaire pinochetiste.

1. La Moneda 2. Parc Moneda 3. Alameda 4. Santa Lucia 1 5. Vue du haut du cerro 6. La ville due du haut 7. Chris 8. Santa Lucia 2 9. Parc Bella Artes 10. Police 11. fin du CBD 12. Balafre centrale 13. Pitite église 14. Street Art Brasil 15. Rues Barrio Brasil 16. Maison Brasil 17. Plaza Brasil 18. Street art Yungai 19. Where are we ? 20. Ils sont partout 21. Street art Yungai 22. And again 23. Still 24. Vive le quartier 25. Ma rue 26. Rue Barri Yungai

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